Incertitude sur la démission d’un proche d’Ahmadinejad

Le Premier vice-président iranien, Esfandiar Rahim Mashaie, dément avoir donné sa démission à Mahmoud Ahmadinejad, quelques jours seulement après sa nomination à ce poste. Il est vivement critiqué pour avoir prononcé des paroles d’apaisement à l’égard des Etats-Unis et d’Israël en 2008.

Publié le 20 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Le Premier vice-président iranien controversé, Esfandiar Rahim Mashaie, soutenu par le président Mahmoud Ahmadinejad face aux vives critiques des conservateurs, a démenti lundi par l’intermédiaire de son site internet sa démission annoncée la veille par des médias.

"Dans une action coordonnée, certains sites internet ont publié une information concernant la démission de M. Rahim Mashaie, le Premier vice-président, dans le but de porter atteinte au gouvernement", selon le site (www.mashaei.ir).  "Cette information est une rumeur et un mensonge et ces rumeurs sont propagées par les ennemis (…) du gouvernement", ajoute le site.

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Dimanche, la chaîne officielle en langue anglaise Press-TV avait affirmé que Esfandiar Rahim Mashaie, un personnage controversé très proche du président, avait "démissionné trois jours après avoir été nommé" Premier vice-président.

Ami des Américains et des Israéliens

Ali Akbar Javanfekr, le conseiller de Mahmoud Ahmadinejad pour la presse, a critiqué les "pressions" exercées sur le président de la République, selon l’agence officielle Irna.

"Certains approuvent le président et disent que c’est un homme compétent et dans le même temps remettent en cause ses décisions (…) Pour quelle raison fait-on ainsi pression sur le président?", s’est-il interrogé. Faisant allusion aux déclarations de Esfandiar Rahim Mashaie, qui avait affirmé en 2008 que l’Iran était l’ami du peuple israélien, Ali AkbarJavanfekr a ajouté que "M. Mashaie a fait une déclaration en dehors de son domaine de compétence et a reconnu après qu’il n’aurait pas dû" la faire.

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En juillet 2008, Rahim Mashaie avait affirmé que l’Iran était "l’ami du peuple américain et du peuple israélien", contrastant ainsi avec les attaques verbales de Téhéran contre Israël.

"L’affaire est close", a poursuivi Ali Akbar Javanfekr estimant que "le président a désigné Esfandiar Rahim Mashaie au poste de Premier vice-président en tenant compte de son bilan brillant et couronné de succès".

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Le site officiel de la présidence de la République continuait lundi à afficher sur sa page d’accueil une grande photo de Rahim Mashaie et la copie de sa lettre de nomination. Il est considéré comme un fidèle du président Ahmadinejad, dont le fils a épousé la fille de Rahim Mashaie.

Des propos très polémiques

La nomination d’Esfandiar Rahim Mashaie, jusque là vice-président chargé du tourisme, avait été annoncée vendredi par Mahmoud Ahmadinejad, un peu plus d’un mois après sa réélection controversée avec 63% des voix.

De nombreux responsables conservateurs ont demandé au président de revenir sur sa décision et les critiques se poursuivaient lundi.

Le quotidien conservateur Kayhan, très proche de Mahmoud Ahmadinejad, ainsi que le religieux Ahmad Khatami, imam de prière de Téhéran, avaient demandé au président de renoncer à sa décision.

"Cette nomination est inacceptable", a déclaré le député conservateur Hamid Reza Fouladgar, cité lundi par l’agence semi-officielle Fars.

Les déclarations de Rahim Mashaie avaient provoqué un tollé, notamment chez les dignitaires religieux et parlementaires conservateurs, qui avaient exigé son départ. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait dû intervenir en demandant la fin de la polémique.

L’Iran ne reconnaît pas l’existence d’Israël. Le président Ahmadinejad a déclaré à plusieurs reprises que l’Etat hébreu était voué à la disparition et a qualifié de mythe l’Holocauste des juifs pendant la seconde guerre mondiale.

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