Nouveaux enlèvements alors que les français vont être jugés

Les deux agents français enlevés mardi à Mogadiscio vont être jugés pour « espionnage » selon la loi coranique, ont annoncé samedi les extrémistes islamistes de shebab qui les détiennent en Somalie, où trois autres étrangers enlevés au Kenya ont été emmenés par leurs ravisseurs.

Publié le 18 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

"Les hommes que nous avons pris aidaient le gouvernement apostat (somalien) et leurs espions, donc ils seront bientôt jugés et punis selon la charia. Ils feront face au tribunal pour espionnage et être entrés en Somalie pour aider les ennemis d’Allah", a déclaré sous couvert d’anonymat un haut responsable des extrémistes islamistes somaliens des shebab.

"La décision sur leur sort dépendra (. . . ) du tribunal islamique qui entendra les charges pesant contre eux", a-t-il ajouté.

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Les deux agents français enlevés dans leur hôtel à Mogadiscio sont aux mains des insurgés islamistes qui mènent une offensive sans précédent pour renverser le gouvernement somalien de transition soutenu par la communauté internationale.

Selon le ministre somalien des Affaires sociales, Mohammed Ali Ibrahim, les deux hommes sont au mains des shebab.

Le secrétaire général de la présidence française, Claude Guéant, a confirmé vendredi que les deux hommes étaient détenus par un seul groupe somalien, sans vouloir identifier ce groupe.

"On s’achemine vers des tractations de libération un peu tortueuses et qui peuvent durer", avait-il ajouté.

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Trois humanitaires étrangers kidnappés

Des étrangers sont régulièrement enlevés en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991, avant des demandes de rançon. Journalistes et humanitaires sont particulièrement visés par ces enlèvements majoritairement crapuleux.

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Dernière de cette série d’enlèvement, trois employés étrangers d’une organisation humanitaire ont été kidnappés dans la nuit de vendredi à samedi au Kenya à la frontière somalienne par des hommes armés qui les ont aussitôt emmenés en Somalie.

Les trois employés ont été pris dans leur bureau à Mandera (800 km au nord-est de Nairobi), ville située à la frontière avec la Somalie, a-t-on indiqué de sources somaliennes et kényane.

La nationalité des trois étrangers n’a pas été établie dans un premier temps, ni l’organisation pour laquelle ils travaillent.

"Il y a eu une fusillade à leur bureau qui a été attaqué par des hommes armés", a déclaré sous couvert d’aonymat un responsable des services de sécurité kényans, précisant qu’un gardien de nuit avait été blessé par les tirs. "Ils lui ont tiré dans la tête", selon cette source qui n’a pu fournir plus d’indications sur l’état du gardien.

Les ravisseurs ont ensuite emmené les trois étrangers et "ils ont traversé la frontière", a-t-il poursuivi.

Enlèvements récurrents

En novembre, deux religieuses italiennes avaient déjà été enlevées au Kenya par des hommes armés somaliens dans une localité frontalière et emmenées en Somalie. Elles avaient été libérées le 19 février.

D’autres étrangers sont toujours otages en Somalie, dont deux journalistes détenus depuis bientôt un an.

La journaliste canadienne Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Geoffrey Brennan ont été enlevés le 23 août 2008 par des inconnus armés près de Mogadiscio.

Quatre employés européens de l’ONG française Action contre la faim (ACF) et leurs deux pilotes kényans, enlevés début novembre, sont également toujours otages.

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