La circoncision des séropositifs ne protège pas les femmes du Sida

La circoncision d’hommes séropositifs n’entraîne pas une réduction de la transmission du virus du sida à leurs partenaires sexuelles féminines, selon une étude effectuée en Ouganda, dont les résultats sont publiés vendredi.

Publié le 17 juillet 2009 Lecture : 1 minute.

Trois études conduites en Afrique (Kenya, Ouganda, Afrique du Sud) avaient montré, en 2005 et 2007, que la circoncision d’hommes non infectés par le virus du sida (VIH) divisait au moins par deux (-50% à -60%) les risques de contamination par le VIH.

Ces résultats avaient conduit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à recommander, en mars 2007, d’inclure la circoncision parmi les stratégies de prévention du sida afin de limiter la transmission du VIH par une femme à un homme.

la suite après cette publicité

La circoncision protège-t-elle aussi une femme du risque de transmission du VIH par un homme? Non, selon la nouvelle étude paraissant dans la revue médicale britannique The Lancet.

"La circoncision d’hommes infectés par le VIH ne réduit pas la transmission du VIH à leurs partenaires féminines sur 24 mois", concluent Maria Wawer (Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, Baltimore, Etats-Unis) et ses collègues, alors que de précédentes observations sur le terrain avaient laissé espérer un résultat positif.

La préservatif, toujours essentiel

L’étude a porté sur 922 hommes séropositifs âgés de 15 à 49 ans, vivant dans le district de Rakai en Ouganda, dont la moitié avait bénéficié d’une circoncision immédiate et l’autre d’une circoncision deux ans plus tard. Leurs partenaires sexuelles non-séropositives ont également été inclues dans l’étude.

la suite après cette publicité

Au final, les chercheurs ont comparé les taux de transmission du VIH au sein de 92 couples dont l’homme avait déjà été circoncis et de 67 couples dont l’homme ne l’était pas encore (groupe de contrôle).

Les taux d’infection des femmes ont été plus élevés dans le groupe des hommes circoncis (18% soit 17 femmes sur 92) que dans le groupe de contrôle (12% soit huit parmi 67 femmes).

la suite après cette publicité

L’excès de contamination dans les couples dont l’homme venait d’être circoncis serait en partie dû, selon les chercheurs, à une reprise précoce des relations sexuelles après la circoncision, bien qu’il ait été conseillé aux hommes de s’abstenir de tout rapport sexuel jusqu’à la cicatrisation complète.

Les chercheurs soulignent que "l’utilisation du préservatif après une circoncision est essentielle" au titre de la prévention.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires