Inspiré du Kenya, le mouvement « StopCorruption » prend de l’ampleur en Ouganda
Un important dispositif policier a été déployé dans les rues de Kampala, avant une manifestation, interdite par les autorités, contre la corruption. Les locaux du NUP de Bobi Wine ont été encerclés et trois députés arrêtés.
Le 20 juillet, le président Yoweri Museveni avait mis en garde les manifestants, assurant qu’ils « jouent avec le feu ». Le 22, trois députés de la Plateforme d’unité nationale (NUP), principal parti d’opposition, ont été placés en détention provisoire. Le dirigeant du NUP, Bobi Wine, a apporté son soutien au mouvement, qui a pris forme sur les réseaux sociaux autour du hashtag « StopCorruption » et est organisé hors de tout cadre politique. Les organisateurs ont prévu de marcher en direction du Parlement.
Détention provisoire
Les trois députés interpellés appartiennent à la Plateforme d’unité nationale (NUP), dont les locaux dans la banlieue de la capitale Kampala ont été plus tôt dans la journée « assiégés par des policiers et des militaires lourdement armés », selon Bobi Wine, principal opposant en Ouganda. « Alors que les Ougandais se rendront demain au Parlement pour protester, ils devraient être conscients que le régime est prêt à verser leur sang pour rester au pouvoir, mais cela ne devrait effrayer personne », a-t-il affirmé.
Les trois députés arrêtés, avec sept autres personnes, « sont accusés de divers délits » et ont été « placés en détention provisoire », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police ougandaise, Kituuma Rusoke, ajoutant que tous comparaîtraient le 24 juillet.
Les autorités ougandaises ont souvent réprimé le NUP ainsi que la pop-star Wine, qui a défié le président Yoweri Museveni lors de la dernière élection présidentielle en 2021. Fin mai, les États-Unis ont imposé des sanctions contre cinq haut responsables ougandais dont la présidente du Parlement, Anita Among, en raison d’accusations de corruption ou de violation des droits humains. Kampala avait critiqué cette décision, appelant au respect de sa « souveraineté » et de sa « justice ».
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Le mouvement, qui a pris forme sur les réseaux sociaux autour du hashtag « StopCorruption », est organisé hors de tout cadre politique. « Nous sommes la jeunesse et le cœur de notre pays et nous ne le laissons pas tomber », avait déclaré le 22 juillet à l’AFP Shamim Nambasa, une des organisatrices du mouvement, qui a annoncé vouloir manifester, malgré l’interdiction de la police et les avertissements du président. Les organisateurs se sont inspirés des manifestations qui secouent depuis le Kenya voisin : depuis le 13 juin, des rassemblements y sont organisés contre un projet de budget décrié, finalement retiré par le président William Ruto, mais également contre la corruption.
(Avec AFP)
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