Les autorités nigérianes « dislikent » Meta

La société de Mark Zuckerberg est accusée d’avoir violé les lois nigérianes en matière de protection des données et de droits des consommateurs, principalement sur les réseaux Facebook et WhatsApp. Elle fait appel d’une amende de 220 millions de dollars.

© Damien Glez

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Publié le 23 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Si les réseaux sociaux Facebook, WhatsApp et Instagram sont très populaires sur le continent africain, le business de leur maison-mère n’y est pas un long fleuve tranquille. Depuis quelques semaines, ce sont les autorités nigérianes qui font des misères à l’entreprise Meta. Dans un récent communiqué, la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs  (Federal Competition and Consumer Protection Commission, FCCPC) accusait la société de Mark Zuckerberg d’avoir violé, notamment sur Facebook et WhatsApp, les lois nigérianes garantissant la protection des données et des droits des consommateurs.

Une lourde amende contestée

Adamu Abdullahi, le directeur général de la FCCPC, évoque une enquête menée entre mai 2021 et décembre 2023, conjointement avec la Commission chargée de la protection des données au Nigeria. Il affirme que Meta utilise des « pratiques invasives » et « discriminatoires » dans le pays, qu’elle se rend coupable d’ « abus de position dominante » et qu’elle prive les Nigérians du droit de déterminer comment leurs données personnelles peuvent être utilisées.

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À la suite de ces accusations, c’est une amende de 220 millions de dollars pour violation « multiples et répétées » des données personnelles que les autorités nigérianes viennent d’infliger, ce 19 juillet, au groupe américain. Meta conteste et fait appel.

Après l’issue de la procédure et le règlement éventuel de l’amende, la société californienne devra, selon la sentence, « respecter la loi en vigueur et cesser d’exploiter les consommateurs nigérians et ses abus de marché ainsi que s’abstenir à l’avenir de toute conduite ou pratique similaire ne répondant pas aux critères applicables dans le pays ».

La population nigériane est jeune – près des trois quarts des Nigérians ont moins de 24 ans – et friande de réseaux sociaux, en particulier des plateformes bleue et verte de Meta. À travers les 164,3 millions d’abonnements à internet recensés par la Commission nationale des communications (NCC), plus de 50 millions de Nigérians utiliseraient WhatsApp.

Meta mise à l’index ailleurs

Le groupe de Mark Zuckerberg cherche de nouveaux relais de croissance sur le continent africain, notamment depuis des résultats consolidés décevants, à l’échelle planétaire, au premier semestre 2022. Meta a ainsi multiplié les partenariats avec des opérateurs locaux de téléphonie mobile et investi des centaines de millions de dollars pour améliorer la connectivité sur un continent où un quart de la population n’a pas encore accès à l’internet mobile. Mais les relations avec les autorités ne sont pas toujours au beau fixe…

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Avant le bras de fer nigérian, ce sont 184 employés kenyans de la société Sama, sous-traitante de Meta, qui avaient déposé plainte contre leur employeur et contre Meta en tant que donneur d’ordre. Ces modérateurs de contenus sur Facebook dénonçaient des licenciements indus, des salaires « insuffisants », des « dommages causés à leur santé mentale », ainsi que des procédures de recrutement discriminatoires.

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