Droits des LGBT en Tunisie : les précisions de Shams

Suite à la parution de notre article du 28 juin sur la manifestation organisée pour demander la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie, l’association Shams a tenu à réagir et à apporter certaines précisions.

Tunisie, droits LGBTQ+ © Facebook Shams

Tunisie, droits LGBTQ+ © Facebook Shams

Publié le 24 juillet 2024 Lecture : 4 minutes.

L’association Shams a pris connaissance de l’article publié par JeuneAfrique le 28 juin 2024, rédigé par Frida Dahmani, dans lequel un « militant » anonyme affirme que Shams est aujourd’hui disparue et accuse ses membres et les membres de la communauté LGBTQIA+ d’avoir profité de leur notoriété pour obtenir l’asile. Face à ces allégations, Shams souhaite rétablir la vérité et répondre à ces accusations.

Tout d’abord, Shams souhaite attirer l’attention sur l’importance de la vérification des informations avant publication. Dans ce cas précis, l’association n’a pas été contactée pour vérifier la véracité des informations avancées par un militant anonyme. Pour garantir une information juste et équilibrée, il est essentiel que les journalistes sollicitent les différentes parties concernées. La crédibilité de l’article repose sur une démarche journalistique respectueuse de la déontologie professionnelle. Shams espère que les futures publications incluront les vérifications nécessaires et les réactions des parties concernées pour offrir une information complète et équitable.

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Contrairement aux affirmations de l’article, Shams n’est pas disparue. Depuis sa création, l’association a été la cible de nombreuses campagnes de désinformation et de diffamation visant à minimiser ses contributions essentielles à la cause LGBTQIA+ en Tunisie. Ces contributions incluent des avancées socio-politiques, juridiques et judiciaires significatives, ainsi que des services cruciaux fournis à la communauté. Les attaques récentes ne sont qu’une continuation de ces tentatives de dévalorisation.

Shams précise que l’association a toujours fait preuve de prudence et de vigilance pour protéger la sécurité de ses membres tout en poursuivant ses objectifs de sensibilisation et de plaidoyer. L’association a constamment réévalué ses stratégies pour s’adapter aux évolutions du contexte sociopolitique tunisien, sans jamais abandonner ses objectifs statutaires.

Face à un environnement de plus en plus hostile, marqué par des campagnes de haine et de violence, Shams a ajusté ses stratégies de communication pour assurer la sécurité de ses membres. Cependant, ces ajustements ne signifient en aucun cas que l’association a cessé ses activités. Shams continue de militer pour la reconnaissance des droits LGBTQIA+ en Tunisie, en tenant compte des particularités du contexte actuel pour éviter d’exposer inutilement la communauté à des risques élevés.

Une protection internationale pour les membres de la communauté LGBTQIA+

L’ajustement stratégique de Shams inclut des mesures précises pour prévenir toute exposition des membres de la communauté à des dangers potentiels. Cela reflète l’engagement de l’association à garantir la sécurité tout en poursuivant ses objectifs. Shams continue de mener des actions concrètes et visibles, témoignant de sa présence et de son influence continues dans le domaine des droits LGBTQIA+ en Tunisie.

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En ce qui concerne les accusations d’opportunisme formulées dans l’article, Shams rappelle que le droit à l’asile est un droit fondamental garanti par les textes internationaux. Accuser les demandeurs d’asile et les réfugiés de chercher à profiter de leur situation est inhumain et injuste. Shams soutient que les membres de la communauté LGBTQIA+ ont le droit à une protection internationale, conformément aux normes et garanties internationales. Ces individus ont exercé leur droit légitime à demander l’asile dans un contexte de persécution et de danger. La décision de chercher refuge à l’étranger n’est pas opportuniste, mais une mesure de survie dictée par les circonstances.

Shams tient à rappeler que seuls ses membres sont habilités à fournir des informations relatives à l’association. L’association réaffirme son engagement indéfectible à poursuivre son travail en faveur des droits LGBTQIA+ en Tunisie, malgré les défis et les tentatives de dénigrement. Shams ne réagit pas sur la base des fausses informations ou des informations injustes et non fiables dont l’objectif est de créer des victoires fictives.

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Les fausses informations communiquées par certains acteurs visent uniquement à déstabiliser et discréditer le travail de l’association. L’association souhaite également rappeler que ses activités et ses réalisations sont vérifiables et documentées. Shams demeure une force motrice dans la promotion et la défense des droits LGBTQIA+ en Tunisie.

Réponse de Frida Dahmani, correspondante permanente de Jeune Afrique à Tunis :

Contrairement à ce que vous affirmez, j’ai contacté plusieurs personnes qui ont eu, à un moment ou un autre, un rôle actif au sein de l’association Shams et certains ne répondent pas, certains sont à l’étranger et d’autres refusent de parler de Shams. Par ailleurs, il n’est nulle part fait mention d’un contact ou de coordonnées de l’association à Tunis aussi bien sur les réseaux sociaux qu’au niveau du site Jamiaty qui, vous le savez, référence en Tunisie toutes les associations et ONG.

Dans le même sens, Shams ne figure pas non plus parmi les signataires du communiqué publié le 24 juin dans différents médias par différentes associations et organismes pour la libération de deux citoyens de la communauté LGBTQ+ et on ne lui connait aucune activité publique en Tunisie depuis 2021. Autant d’éléments qui contribuent à l’affirmation « disparue » que vous réfutez.

Par ailleurs, vous vous élevez contre le terme d’ « opportunisme » utilisé par un intervenant qui, il faut le préciser parle des « figures qui ont porté ce combat » sans aucune allusion à Shams. Cette déclaration l’engage et il est cité au même titre que l’ont été d’autres personnes. Mais vous reconnaissez vous-même implicitement que le départ à l’étranger est une échappatoire. Vous estimez qu’il s’agit de survie, d’autres ne sont pas du même avis.

Il est regrettable que vous n’ayez retenu que ces deux passages d’un article qui, à la suite d’autres, participe à sensibiliser au respect des droits humains en Tunisie.

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