Les anciens chefs de guerre demandent pardon
Les anciens chefs de guerre libériens ont demandé pardon pour les crimes commis lors de la guerre civile (1989-2003). Ils pourraient être jugés pour les atrocités commises, une idée à laquelle ils s’opposent.
Les anciens chefs de guerre au Liberia ont demandé pardon mercredi au peuple libérien pour les atrocités commises pendant la guerre civile au Liberia (1989-2003), après leur mise en cause par la Commission Vérité qui a recommandé des poursuites contre huit d’entre eux.
"Nous demandons pardon au peuple libérien pour le rôle que nous avons joué dans le conflit", a déclaré le porte-parole des ex-chefs de guerre, Yahyah Nimely, sur la radio locale Truth FM.
Créée en 2006, la Commission Vérité et Réconciliation (TRC) était chargée d’enquêter sur les crimes commis de 1979 à 2003, dont les 14 ans de guerre civile.
Les ex-chefs de guerre opposés aux poursuites
Elle a recommandé que huit ex-chefs de guerre, dont l’ancien président Charles Taylor, soient poursuivis et jugés pour "crimes contre l’humanité" par un tribunal spécial au Liberia.
"Nous rassurons le peuple libérien qu’il n’y aura pas de guerre. Nous ne sommes pas d’accord avec la tentative de la TRC (de les poursuivre) parce que ce n’est pas ce que disent les accords d’Accra (signés en 2003 pour mettre fin à la guerre civile)", a ajouté M. Nimely.
"Les accords de paix d’Accra disent que les auteurs de crime et les victimes devaient s’asseoir pour se réconcilier et régler leurs problèmes", a ajouté M. Nimely.
Après la publication du rapport de la TRC le 6 juillet, d’anciens chefs de guerre libériens avaient affirmé, sur un ton menaçant, qu’ils s’opposeraient à toutes poursuites judiciaires à leur encontre.
Une heure après cette déclaration des anciens chefs de guerre, le président de la Commission Vérité et Réconciliation s’est exprimé, pour la première fois depuis la publication du rapport.
Pas d’amnistie
"Au lieu de proférer des menaces, les anciens chefs de guerre auraient dû commencer par demander pardon comme ils viennent de le faire", a souligné Jerome Verdier sur les antennes de Truth FM.
Il a ensuite démenti l’existence d’un texte d’amnistie. Le porte-parole des anciens chefs de faction avait affirmé qu’une loi votée au parlement sous le régime de Charles Taylor stipule que les anciens chefs de guerre bénéficient d’une amnistie.
Charles Taylor est actuellement en détention à La Haye, où il est jugé par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) pour les crimes commis lors de la guerre civile (1991-2001) dans ce pays voisin du Liberia.
Les 14 années de guerre civile au Liberia ont fait quelque 250. 000 morts et quelque 850. 000 déplacés et réfugiés, ravagé le pays et détruit la quasi-totalité des infrastructures.
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