En Ouganda, les meneurs des manifestations anti-corruption arrêtés

Des dizaines de personnes ont été arrêtées le 23 juillet à Kampala et placées en détention pour avoir bravé une interdiction de manifester contre la corruption.

Des membres de la police ougandaise arrêtent des manifestants qui se dirigent vers le Parlement lors d’une manifestation anti-corruption à Kampala, le 23 juillet 2024. © BADRU KATUMBA / AFP

Des membres de la police ougandaise arrêtent des manifestants qui se dirigent vers le Parlement lors d’une manifestation anti-corruption à Kampala, le 23 juillet 2024. © BADRU KATUMBA / AFP

Publié le 24 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Des dizaines de personnes ont été arrêtées le 23 juillet à Kampala et placées en détention pour avoir bravé une interdiction de manifester contre la corruption en Ouganda, parmi lesquelles des figures du mouvement. Une soixantaine, dont un célèbre présentateur de télévision et de radio et trois jeunes leaders de la contestation, ont été déférées en comparution immédiate et inculpées de délits, notamment de « nuisance », ont dit leurs avocats.

« Anita must go »

Les trois organisateurs, George Victor Otieno, Kennedy Ndyamuhaki et Praise Aloikin Opoloje, « ont été arrêtés pendant qu’ils marchaient vers le Parlement », déférés et inculpés, ainsi qu’un présentateur de radio-télévision Faiza Salima, un influenceur et un médecin, a déclaré à l’AFP l’avocat Ashraf Kwezi. Les trois derniers ont été « inculpés d’un délit léger de nuisance (…) et de désordre » mais « ils ont rejeté ces accusations ». Ils doivent rester en détention jusqu’au 30 juillet, a précisé Me Kwezi.

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Plusieurs manifestants arrêtés avaient notamment crié « Anita must go » (Anita doit partir), ciblant Anita Among, la présidente du Parlement. Les États-Unis et le Royaume-Uni l’ont sanctionnée cette année ainsi que trois anciens ou actuels ministres pour corruption présumée, en particulier dans une affaire de vol de plaques de tôle destinées à la construction de logements sociaux. Elle n’est pas poursuivie en Ouganda.

« Certaines personnes ont défié les directives de la police », qui avait demandé de « ne pas participer à la marche vers le Parlement », et ont « interrogées », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police Kituuma Rusoke, sans préciser le nombre des personnes arrêtées.

Le mouvement, organisé hors de tout cadre politique, a pris forme sur les réseaux sociaux avec le hashtag « StopCorruption » et les rassemblements étaient constitués de petits groupes épars de quelques personnes. Inspirés par le soulèvement de la jeunesse au Kenya depuis le 18 juin contre un projet de budget décrié, de jeunes Ougandais avaient invité en ligne à marcher vers le Parlement.

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Le 22 juillet, les autorités ougandaises ont fait arrêter au siège de la Plateforme d’unité nationale (NUP, le principal parti d’opposition) de l’ancien candidat à la présidentielle de 2021 Bobi Wine trois députés de ce parti. Celui-ci a apporté son soutien au mouvement #StopCorruption. « Salut à tous ceux qui ont courageusement marché et marchent encore contre la corruption et la mauvaise gestion, même face aux actions très brutales de l’armée et de la police ! » a-t-il posté sur X.

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(Avec AFP)

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