L’enlèvement des deux Français n’est pas « un rapt politique »

Le ministre somalien de la Défense, Mohamed Abdi Gandhi, a déclaré mercredi que l’enlèvement de deux français, mardi à Mogadiscio, n’était pas « un rapt politique ». Les deux Français sont des « conseillers en mission officielle d’assistance auprès du gouvernement somalien », selon le ministère français des Affaires étrangères.

Publié le 14 juillet 2009 Lecture : 3 minutes.

L’enlèvement mardi de deux fonctionnaires français à Mogadiscio n’est pas un acte politique mais a plutôt un caractère crapuleux, estime le ministre somalien de la Défense, Mohamed Abdi Gandhi, dans un entretien diffusé mercredi par Radio France Internationale.

"On a des informations sur les gens qui sont derrière ce kidnapping. On ne connaît pas leurs noms mais on connait leur appartenance, leur groupe. Ce sont des gens armés, c’est peut-être un rapt pour demander une rançon mais ce n’est pas un rapt politique", a-t-il déclaré.

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"Contacts directs et indirects" avec les ravisseurs

Les ravisseurs "ne sont pas connus en tant que shebab (islamistes radicaux), en tant que groupe islamique de Hezb al-Islamiya, ce sont plutôt des gens qui (profitent) de la violence à Mogadiscio", a dit Mohamed Abdi Gandhi, en assurant que des "contacts directs et indirects" existaient avec les ravisseurs.

"Toutes les forces somaliennes sont mobilisées" et "nous allons faire tout notre possible pour essayer de localiser les endroits où ils peuvent se trouver", a-t-il ajouté, en espérant une libération prochaine des deux Français.

Un membre de l’Agence nationale de sécurité (NSA) somalienne avait affirmé mardi que les ravisseurs appartenaient au ministère de l’Intérieur et que l’enlèvement était le résultat de dissensions au sein des forces de sécurité somaliennes.

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"Conseillers en mission officielle d’assistance"

Les deux Français, dont l’identité n’a pas été révélée par les autorités françaises pas plus que leur qualité civile ou militaire, sont deux "conseillers en mission officielle d’assistance auprès du gouvernement somalien", s’était borné à dire mardi le ministère français des Affaires étrangères.

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Les deux hommes ont été enlevés dans l’hôtel Sahafi, dans le sud de la capitale somalienne, par une dizaine de miliciens qui ont désarmé les gardes de sécurité de l’hôtel où ils s’étaient enregistrés comme journalistes, selon un policier somalien et la direction de l’hôtel.

Le gouvernement du président Ahmed, un islamiste modéré élu fin janvier, fait face depuis début mai à une offensive sans précédent des islamistes radicaux.

Formation d’un bataillon de l’armée somalienne

La France s’est engagée au printemps à former à Djibouti, où elle dispose d’une base permanente de 2. 900 hommes, un bataillon de l’armée somalienne, soit 500 hommes.

A l’origine, cette formation devait débuter en septembre. En raison de la dégradation de la situation à Mogadiscio, les préparatifs se sont accélérés et elle devait débuter en août à Djibouti.

Selon un employé de l’hôtel sous couvert d’anonymat, l’opération d’enlèvement "semble avoir été bien préparée car elle s’est déroulée dans une zone sous haute surveillance contrôlée par le gouvernement somalien".

Les ravisseurs se sont présentés comme des membres des forces de sécurité gouvernementales en approchant de l’hôtel, a-t-il ajouté.

Reporters sans frontières en colère contre les "conseillers"

Des étrangers sont régulièrement enlevés en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991, et libérés contre rançon.

La journaliste canadienne Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Geoffrey Brennan, enlevés le 23 août 2008, sont toujours détenus par leurs ravisseurs.

Quatre employés européens de l’ONG française Action contre la faim (ACF) et leurs deux pilotes kenyans, enlevés début novembre, sont toujours otages.

L’organisation Reporters sans Frontières s’est dit "choquée" mardi par l’attitude des deux "conseillers" des services de renseignement français enlevés en Somalie qui se sont faits passer pour des journalistes, déclarant qu’"être journaliste n’est pas une couverture".

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