L’Union pour la Méditerranée fête son premier anniversaire
L’Union pour la Méditerranée célébre lundi son premier anniversaire, qui coïncide avec la fin d’une longue paralysie, due notamment à l’intervention militaire israélienne à Gaza de décembre-janvier.
"Le vrai bilan, ce sera l’UPM deux ans après", fait valoir Gilles Mentré, conseiller auprès de la présidence française. Un sommet se tiendra en juillet 2010 "et c’est là qu’il faudra rendre des comptes", a-t-il ajouté lors d’un récent colloque organisé à Paris par la Fondation pour l’innovation politique.
Le 13 juillet 2008, le premier sommet de l’UPM, réunissant à Paris les pays riverains de la Méditerranée (à l’exception de la Libye) et ceux de l’Union européenne, avait été salué comme un succès des co-présidences française et égyptienne. Des réunions d’experts, de fonctionnaires, de ministres, avaient suivi jusqu’à un gel des réunions, conséquence du conflit de Gaza.
L’UPM vise à convertir l’espace méditerranéen en zone de paix par le biais de projets, en particulier sur l’environnement ou le transport. Son objectif, porté par le président français Nicolas Sarkozy, était de sortir de l’ornière le processus de dialogue euro-méditerranéen dit de Barcelone, né en 1995.
La relance de l’UPM
Une logique d’"union de projets" et de solidarités concrètes s’est substituée à l’espoir d’avancées rapides du processus de paix israélo-palestinien. "Une union de projets concrets" a été mise sur pied pour aboutir "à un projet d’union à plus long terme", a résumé Dominique Baudis, président de l’Institut du Monde Arabe, lors du même colloque.
Deux réunions ministérielles viennent de matérialiser la relance de l’UPM. Fin juin, une ministérielle euroméditerranéenne sur le développement durable s’est tenue à Paris sur quatre thématiques: l’eau, les transports, l’énergie et le développement urbain durable. Le 7 juillet, les ministres des Finances de l’UPM se sont réunis à Bruxelles, tout comme un comité des hauts représentants des 43 membres européens, méditerranéens et arabes.
"Nous avons constaté à nouveau que nous sommes étroitement liés, que le développement des uns ne peut se faire sans le développement les autres",s’est félicité mardi la ministre française des Finances, Christine Lagarde.
Pour Dominique Baudis, "le processus politique a marqué le pas mais Barack Obama cherche à faire bouger les lignes" pour la paix au Proche-Orient". "Ceci devrait permettre "la reprise du processus politique à l’UPM", ajoute-t-il.
"Eviter de mettre la barre trop haut"
En un an, de premiers projets -solaire, eau, urbanisme durable- ont vu le jour et des progrès ont été accomplis pour un plan solaire sur le pourtour méditerranéen, prévoyant la création de 130 centrales à l’horizon 2020.
"Ce n’est pas une approche type mère Teresa dont nous avons besoin, mais une approche cynique et réaliste", résume Nassif Hitti, ambassadeur à Paris de la Ligue des Etats Arabes, en appelant à "éviter de mettre la barre trop haut".
Une floraison de réunions et six ministérielles, dont une des ministres des Affaires étrangères, devrait encore se tenir d’ici la fin d’année si rien ne vient perturber le retour de la coopération.
Pour Gilles Mentré, la première année d’existence de l’UPM correspondait à une première phase institutionnelle. Il y a eu Gaza, "un fort ralentissement depuis janvier", mais "l’UPM a continué à fonctionner et montré qu’elle pouvait affronter les crises", souligne-t-il. "Il nous reste une année pour faire avancer les projets", précise-t-il.
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