Djibouti-France : Macron et Guelleh renouvellent leur partenariat de défense

Les tractations ont été difficiles au sujet du loyer demandé à Paris pour l’implantation permanente de ses soldats, que Djibouti souhaitait revoir à la hausse.

Le président français Emmanuel Macron (à g.) et son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, le 12 mars à Djibouti. © AFP

Le président français Emmanuel Macron (à g.) et son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, le 12 mars à Djibouti. © AFP

Publié le 25 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Le président français Emmanuel Macron et son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh se sont accordés ce 24 juillet à l’Elysée sur le renouvellement du partenariat de défense entre leurs deux pays, au terme de deux ans de tractations. Selon un communiqué de la présidence française, les deux chefs d’État « sont convenus de l’aboutissement des discussions autour de la réforme ambitieuse du Traité de coopération en matière de défense (TCMD) qui unit la France et Djibouti« , encadrant la présence des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ), soit 1 500 militaires, le plus gros contingent de la France à l’étranger.

Point d’appui stratégique

« La version rénovée du TCMD reflète l’excellence de la relation qui prévaut entre nos deux pays ainsi que la convergence de nos intérêts stratégiques », souligne l’Élysée qui n’évoque pas cependant formellement la signature d’un accord.

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Cette annonce intervient alors que la France prévoit parallèlement de réduire à quelques centaines d’hommes sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale, après une série de déconvenues dans le Sahel ces dernières années. Mais Paris avait, dès le départ, écarté l’idée d’inclure dans ses plans de réduction sa base à Djibouti, qui constitue un point d’appui stratégique situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

Jusqu’alors les négociations peinaient à aboutir. Djibouti entendait imposer une hausse significative du loyer payé par la France pour l’implantation permanente de ses soldats, selon une source proche des négociations. Paris est lié à cette ancienne colonie française par des accords signés en 1977 puis en 2011. Mais les autorités françaises n’ont commencé à s’acquitter d’un loyer qu’en 2003, à la suite du positionnement des forces armées américaines dans le pays.

Concurrence chinoise

Depuis 2002, les États-Unis disposent à Djibouti de leur unique base permanente en Afrique (4 000 soldats), d’où ils mènent des opérations antiterroristes contre les shebabs somaliens et Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa). Japonais et Italiens se sont également installés pour contribuer à la lutte contre la piraterie dans la région. Quant à la Chine, arrivée en 2017, elle possède aujourd’hui un port et une base militaire propres à sécuriser ses énormes intérêts économiques (transports, industrie, énergie…) dans la région.

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Dans ce contexte hautement concurrentiel, les autorités djiboutiennes estimaient que la contribution forfaitaire de la France d’une trentaine de millions d’euros par an était insuffisante, notamment en raison d’exonérations accordées à la France et à ses troupes. Djibouti faisait valoir depuis des mois la nécessité d’augmenter le loyer pour compenser ce manque à gagner s’élevant à plusieurs dizaines de millions de dollars chaque année du côté djiboutien, selon des informations de presse. Outre ce loyer, la France assure la police du ciel de Djibouti. En échange, les militaires français bénéficient d’une liberté d’action et d’entraînement exceptionnelle.

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Le président Guelleh doit rester à Paris pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques ce 26 juillet 2024.

(Avec AFP)

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