Présidentielle : l’opposition annonce « plus de 90% » d’abstention
L’élection présidentielle de dimanche au Congo a été marquée par un taux d’abstention « de plus de 90% », ont affirmé dans la soirée à Brazzaville six candidats qui avaient appelé au boycottage du vote, en réclamant un nouveau scrutin.
"Le peuple congolais s’est massivement exprimé par une abstention record de plus de 90%. (. . . ) Par ce fort taux d’abstention, les Congolais épris de justice et de paix ont exprimé le rejet de ce régime totalitaire, arrogant et corrompu", ont-ils dit dans une déclaration commune lue devant la presse, en référence au pouvoir du président sortant Denis Sassou Nguesso, qui brigue un nouveau septennat.
Le texte a été signé par Mathias Dzon, Guy Romain Kinfoussia, Clément Mierassa de l’opposition radicale, ainsi que les indépendants Bonaventure Mizidy Bavouéza, Jean François Tchibinda Kouangou et Marion Matzimba Ehouango.
Officiellement, 2,2 millions de Congolais -sur 3,6 millions d’habitants- étaient appelés à voter, un chiffre contesté par l’opposition selon laquelle le fichier électoral a été "gonflé".
"Vote massif à l’intérieur"
Les opérations de vote se sont déroulées dans le calme et sans grande affluence à travers le pays, selon plusieurs sources. Jusqu’à dimanche en fin de soirée, aucune estimation n’avait été fournie de source officielle sur la participation.
Le président de la Commission d’organisation nationale des élections (Conel), Henri Bouka, joint par l’AFP, a simplement indiqué qu’il y a eu "un vote massif à l’intérieur". D’après plusieurs observateurs, le scrutin devrait être marqué par une forte abstention.
Mathias Dzon, considéré comme le principal challenger en lice de Denis Sassou Nguesso, et ses cinq alliés ont par ailleurs fait état de fraudes.
Accusations de fraude et corruption
"Des militaires attachés au président sortant (. . . ) ont voté plusieurs fois dans différents bureaux de vote", des autorités locales, administratives et municipales ainsi que des proches de M. Sassou Nguesso "distribuaient des billets de banque (. . . ) pour inciter la population à voter", ont-ils soutenu.
Les six candidats ont invité "l’opinion nationale et internationale (à) faire constater l’illégitimité de Denis Sassou Nguesso", faisant figure de grand favori face à ses douze adversaires.
Ils ont réclamé la tenue "d’un nouveau scrutin présidentiel, consensuellement organisé avec toutes les forces politiques du pays dans un délai raisonnable".
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