La campagne présidentielle s’achève sur des appels au boycott
La campagne pour l’élection présidentielle de dimanche au Congo devait s’achever vendredi à minuit. Une campagne marquée par les appels au boycott de candidats de l’opposition qui prédisent une élection truquée.
La campagne pour l’élection présidentielle de dimanche au Congo devait s’achever vendredi à minuit, après deux semaines, dans un contexte tendu marqué notamment par les appels au boycottage du scrutin de six des 13 candidats en lice.
Les deux derniers rassemblements organisés vendredi ont été à l’image de l’ensemble de cette campagne lancée le 26 juin: d’un côté, le camp du président sortant et candidat Denis Sassou Nguesso distribuant à profusion des gadgets et promettant sa réélection "dès le premier tour", de l’autre, une opposition sans moyens matériels annonçant une "parodie" d’élection.
"Pas de doute, ce sera la victoire" dimanche, a ainsi déclaré M. Sassou Nguesso, 66 ans, devant des dizaines de milliers de personnes habillées de casquettes et tee-shirts blancs à son effigie, dans le centre Brazzaville.
Ficher électoral "gonflé à volonté"
Au même moment, plusieurs de ses adversaires en lice, dont l’opposant Mathias Dzon, son ex-ministre des Finances présenté comme son principal challenger, tenaient une réunion à Makélélé, quartier défavorisé du sud de Brazzaville, devant 2. 000 personnes, invitant leurs partisans à ne pas aller voter.
"Restez chez vous" dimanche, leur a lancé M. Dzon, en présence de trois des six candidats qui dénoncent un ficher électoral "gonflé à volonté".
Tous six – trois du Front uni des partis de l’opposition (Fupo), trois sans étiquette – estiment aussi que la Commission nationale d’organisation des élections (Conel) est "à la solde" de Sassou Nguesso.
Une semaine après le début de la campagne, les trois candidats du Fupo, Mathias Dzon, Guy Romain Kinfoussia et Clément Miérassa, avaient réclamé un report du scrutin pour les mêmes raisons.
Les indépendants Jean François Tchibinda Kouangou, Marion Matzimba Ehouango et Bonaventure Mizidy Bavouéza les ont rejoints ces derniers jours.
Peur de nouvelles violences
"On n’a plus besoin de reporter l’élection. Dès lors que les candidats ont déposé leurs dossiers, ils savaient que le 12 juillet, ce sera le vote", a rétorqué jeudi le ministre de l’Administration du territoire, Raymond Mboulou.
"J’appelle les Congolais à se rendre massivement aux urnes, à ne pas céder aux folles rumeurs qui courent le pays", a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse un porte-parole du candidat Sassou Nguesso, Thierry Moungalla.
Les appels répétés à un report de la présidentielle et le souvenir des guerres déclenchées après les élections de 1992 et 1997 ont poussé depuis le 26 juin des Brazzavillois à partir dans l’intérieur du pays, de peur de nouvelles violences.
Aucun incident n’a été signalé jusqu’à vendredi.
17. 000 agents de la force publique déployés
Les opérations de vote commencent dimanche à 07H00 (06H00 GMT) et prendront fin à 18H00 (17H00 GMT).
Les autorités ont annoncé l’ouverture de 4. 850 bureaux de vote à travers le pays pour permettre aux 2,2 millions d’électeurs – sur une population estimée à 3,6 millions d’habitants – d’élire leur président.
Au total, 17. 000 agents de la force publique seront déployés pour assurer la sécurité, selon les autorités.
Une centaine d’observateurs de l’Union africaine, de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ainsi que des ONG seront sur le terrain.
Aux dernières consultations organisées par la Conel, contestée par l’opposition, l’UA avait dénoncé des fraudes et dysfonctionnements.
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