En Côte d’Ivoire, échauffourées à Abidjan pendant des démolitions

Le 25 juillet, des centaines d’habitants d’un quartier d’Abidjan se sont opposés aux forces de l’ordre durant plusieurs heures, lors d’une nouvelle opération de déguerpissement.

Des gendarmes et policiers ivoiriens devant des habitants après la démolition de leurs maisons situées près du 4e pont d’Abidjan, le 25 juillet 2024. © Sia Kambou / AFP

Des gendarmes et policiers ivoiriens devant des habitants après la démolition de leurs maisons situées près du 4e pont d’Abidjan, le 25 juillet 2024. © Sia Kambou / AFP

Publié le 26 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Des échauffourées ont opposé pendant plusieurs heures des forces de l’ordre et des centaines d’habitants d’un quartier d’Abidjan jeudi, lors d’une opération de démolition et d’expulsion. 

Selon le directeur général adjoint chargé de la sécurité publique, Siaka Dosso : « Il n’y a « pas eu de blessés. » Mais un conseiller du chef du village, Jacques N’Koumo, a indiqué de son côté qu’il y avait eu « plusieurs blessés », dont « un très gravement à la tête », qui a été transféré à l’hôpital. 

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Selon un habitant du quartier populaire d’Adjamé village, situé dans le centre d’Abidjan, les forces de l’ordre sont venues dès 5 heures du matin (GMT et locales) et ont dit « de faire sortir les bagages des maisons ». Puis, ils ont « cassé les maisons des gens (…) on leur a demandé d’arrêter », a raconté cet homme, qui a souhaité rester anonyme et a assuré ne pas savoir « où passer la nuit ». 

Des centaines d’entre eux ont manifesté leur colère en jetant des pierres en direction des gendarmes et policiers déployés, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes. Au moins un engin de chantier a été incendié par les manifestants. 

Jeudi midi, des dizaines de maisons étaient détruites et les rues jonchées de débris, sous lesquels les riverains cherchaient leurs affaires. 

Adibo Tajou, un autre habitant, déplore « une catastrophe. On a perdu beaucoup de choses », quand une de ses voisines, Rosine Adou, affirme s’être fait voler du matériel dans la cohue. « Mes bijoux, mes habits, tout est parti », assure-t-elle. 

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Des « déguerpissements » pour prolonger une route

Dans ce village traditionnel vieux de deux siècles, l’opération, qui pourrait durer plusieurs jours, est justifiée par la construction d’une voie d’environ 1 km, pour prolonger une route à la sortie d’un nouveau pont, a expliqué Siaka Dosso. 

Ces opérations, appelées « déguerpissements », ne sont pas nouvelles, mais ont repris massivement en février dans les quartiers précaires du district d’Abdijan, qui regroupe les 13 communes de cette métropole de plus de 6 millions d’habitants, en particulier dans des zones inondables. Dans certains quartiers, des commerces ont également été détruits pour aménager la voirie. 

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« On doit aider à réaliser ces travaux » a déclaré M. Dosso, précisant que les personnes concernées « ont été prévenues » de l’opération de démolition, ce que beaucoup démentent. 

Lundi, une brigade de lutte contre le désordre urbain formée de près de 300 agents a été lancée sur le territoire du district. 

Le président ivoirien Alassane Ouattara « nous a instruit de mettre l’accent sur la lutte contre le désordre urbain, la lutte contre l’insalubrité et l’amélioration accélérée des conditions de vie et de travail des populations », avait déclaré à cette occasion le gouverneur du district d’Abidjan, Ibrahima Cissé Bacongo. 

(Avec AFP)

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