Le verdict du procès du « gang des barbares » attendu vendredi
La cour d’assises des mineurs de Paris, qui délibère depuis mercredi sur les responsabilités respectives des 27 accusés du « gang des barbares » dans le calvaire du jeune juif Ilan Halimi en 2006, devrait rendre sa décision vendredi en fin de journée ou dans la nuit.
Publié le 10 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.
Le verdict, rendu publiquement, va mettre un point final à deux mois et demi de procès tenu à huis clos car deux des 26 complices présumés du chef du "gang", Youssouf Fofana, étaient mineurs au moment des faits.
Le 20 janvier 2006, Ilan Halimi, 23 ans, avait été enlevé – après avoir été séduit par une jeune fille ayant servi d’appât – dans le but d’obtenir de lui une rançon. Le "gang", qui avait manqué plusieurs cibles avant de s’en prendre à lui, le supposait forcément riche car juif. Séquestré et torturé pendant 24 jours dans une cité HLM de Bagneux (Hauts-de-Seine), le jeune homme avait été retrouvé agonisant au bord d’une voie ferrée de l’Essonne le 13 février. Il est mort lors de son transfert à l’hôpital.
Perpétuité requise
L’affaire à connotation antisémite avait ému toute la France et la peine maximale — la perpétuité avec 22 ans de sûreté — a été requise le 30 juin à l’encontre de Fofana, 28 ans, d’origine ivoirienne, qui a reconnu durant le procès avoir porté seul les coups fatals à Ilan.
Contre les autres accusés, l’avocat général a réclamé des peines allant de la prison avec sursis jusqu’à 20 ans pour les deux complices jugés les plus actifs, sans compter deux acquittements suggérés. C’est "une bande qui a oeuvré pour le pire", recherchant "de l’argent à n’importe quel prix", a dénoncé Philippe Bilger dans son réquisitoire.
La défense rejette l’accusation d’antisémitisme
Rejetant les motivations antisémites des complices, les avocats de la défense ont eux dépeint un groupe de "petits voyous", "embarqués" par Fofana pour des motifs "totalement crapuleux", selon des témoins des débats.
A l’inverse de Fofana, la plupart des accusés ont exprimé des excuses ou des regrets face à la famille d’Ilan siégeant sur le banc des parties civiles.
Les provocations de Fofana
L’accusé principal, lui, a multiplié les provocations, esquivant les questions sur les faits par des diatribes antisémites, lançant ses chaussures sur les parties civiles, récusant deux avocats ou refusant que deux autres plaident pour lui.
La cour, qui s’est retirée mercredi vers 11H00 pour délibérer dans un lieu tenu secret à Paris, devait répondre à environ 150 questions.
