Violences post-électorales : Kofi Annan transmet à la CPI la liste des suspects
Kofi Annan a remis à la Cour pénale internationale (CPI) une liste comportant les noms de suspects qui auraient participé aux violences post-électorales qui avaient endeuillé le Kenya en 2008. Cette liste pourrait contenir les noms de hauts responsables gouvernementaux kényans.
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L’ex-secrétaire général de l’ONU et médiateur dans la crise kényane, Kofi Annan, a remis à la Cour pénale internationale (CPI) les noms des principaux suspects des violences post-électorales au Kenya en 2008, a annoncé jeudi le panel de haut niveau de l’Union africaine.
Cette liste n’a pas été rendue publique et pourrait contenir les noms de hauts responsables gouvernementaux kényans. Elle a été dressée par la commission Waki, du nom de son président, le juge Phillip Waki, qui avait recommandé en octobre 2008 la création d’un tribunal spécial dans ses conclusions remises à M. Annan.
"Combattre l’impunité et traduire en justice les auteurs des violences post-électorales au Kenya est fondamental pour l’agenda des réformes" à mener, déclare le panel de haut niveau, présidé par M. Annan, dans un communiqué.
Le tribunal de la discorde
M. Annan, dont la médiation au Kenya avait abouti fin février 2008 à un accord de partage du pouvoir entre les protagonistes de la crise, avait menacé de transmettre cette liste de noms au procureur de la CPI si le Kenya échouait à mettre en place un tribunal spécial local d’ici le 1er mars 2009.
Le gouvernement kényan s’est vu accorder un délai supplémentaire, après que des parlementaires divisés eurent rejeté la proposition de loi portant création du tribunal.
Dans son communiqué, le panel dit avoir décidé de transmettre la liste à la CPI à l’issue d’un accord conclu à Genève début juillet entre le procureur de la CPI et une délégation du gouvernement de coalition kényan.
Environ 1. 500 morts et plus de 300. 000 déplacés
De son côté, le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, a indiqué à l’AFP que les responsables kényans "fourniraient en septembre un plan (pour la création du tribunal)". "Ils disent que cela prendra un an; pour ma part, je n’impose pas de calendrier", a-t-il ajouté.
Le procureur procède depuis février 2008 à un "examen préliminaire" sur ces violences.
L’annonce de la réélection du président kényan Mwai Kibaki pour un second mandat à l’issue de la présidentielle de décembre 2007 avait été contestée par l’opposition et suivie de violences politico-ethniques qui avaient fait environ 1. 500 morts et plus de 300. 000 déplacés.
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