Deux proches d’un moine de Tibéhirine assassiné « pas surpris » des dernières révélations

Un frère et une soeur de l’un des sept moines français assassinés en 1996 à Tibéhirine (Algérie) avaient depuis longtemps des doutes sur les circonstances de la mort de leur frère. Ils ne sont donc pas surpris des récentes révélations de l’ancien général François Buchwalter, qui indique que les moines n’ont pas été tués par le Groupe islamique armé mais par une bavure de l’armée algérienne.

Publié le 9 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Un frère et une soeur de l’un des sept moines de Tibéhirine (Algérie) tués en 1996, frère Christophe, ont déclaré n’avoir été "pas surpris" des déclarations d’un général français attribuant le massacre à l’armée algérienne et réclamé que "la vérité soit faite".

Bénédicte et Xavier Lebreton ont expliqué à l’AFP qu’ils avaient des doutes depuis longtemps sur les circonstances de la mort de leur frère.

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"En 1996, on doutait déjà de la version officielle parce que le gouvernement algérien avait interdit aux familles de se rendre aux inhumations", a expliqué Mme Lebreton.

"On pensait qu’il y avait du mensonge"

"On pensait qu’il y avait du mensonge et des enjeux politiques franco-algériens et que le maximum n’avait pas été fait pour les sauver pour des raisons politiques", a-t-elle ajouté.

Xavier Lebreton est l’un des sept frères et soeurs de frère Christophe à être allés en Algérie pour l’enterrement à Tibéhirine contre l’avis des autorités.

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Ses interrogations ont commencé lorsque le père Veilleux, le supérieur des moines assassinés, a expliqué en Algérie, la veille de la cérémonie, que les cercueils ne contenaient que les têtes et qu’il avait eu les plus grandes difficultés à obtenir le droit de les voir.

Xavier et Bénédicte Lebreton expriment leur "colère" devant ce "simulacre monté de la part des politiciens tant algériens que français", selon les termes de Mme Lebreton.

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"Que justice soit faite"

"A l’époque, nous avions rencontré l’ambassadeur de France" à Alger, se souvient M. Lebreton. "En découvrant maintenant qu’il était au courant (selon le témoignage de l’attaché de Défense à l’ambassade en 1996, le général François Buchwalter), j’ai du mal à l’admettre", a-t-il déclaré.

"Il y a de quoi être indigné. On commence à nous dévoiler une partie des faits mais il y en a encore beaucoup qui sont obscurs. On n’a qu’un pan de la vérité et je souhaite connaître la vérité jusqu’au bout et que justice soit faite", a indiqué Bénédicte Lebreton.

Le frère et la soeur ont reconnu que les autres membres de la fratrie étaient divisés sur l’opportunité d’une action judiciaire pour rechercher la vérité. "Il n’y a qu’une partie de ma famille qui a déposé plainte", a expliqué Mme Lebreton.

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