Le procureur de la CPI demande en appel l’arrestation d’el-Béchir pour génocide
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé en appel mardi qu’un mandat d’arrêt soit émis contre le président soudanais pour génocide. Débouté en première instance pour manque de preuves, Luis Moreno-Ocampo dit détenir des éléments probants incriminant Omar el-Béchir.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a affirmé mardi qu’il détenait suffisamment de preuves pour obtenir un mandat d’arrêt pour génocide contre le président soudanais Omar el-Béchir, déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et contre l’humanité.
"La chambre d’appel devrait (…) juger qu’il y a des motifs raisonnables de croire que le président el-Béchir est criminellement responsable de trois chefs d’accusation de génocide", écrit le procureur Luis Moreno-Ocampo dans un document déposé mardi devant la chambre d’appel de la CPI.
"Corriger l’erreur" des juges de première instance
"L’accusation a présenté des preuves détaillées de la mobilisation et de l’utilisation de tout l’appareil d’Etat dans l’objectif de détruire une partie substantielle des groupes ethniques four, masala et zaghawit dans toute la région du Darfour pendant plus de six ans", ajoute-t-il.
"L’accusation demande à la chambre d’appel de corriger l’erreur" des juges de première instance et de leur "renvoyer l’affaire avec l’ordre d’autoriser l’arrestation du président el-Béchir pour génocide", précise le procureur.
Les juges de première instance avaient émis le 4 mars un mandat d’arrêt contre le président soudanais pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, région déchirée depuis 2003 par une guerre civile, mais ils n’avaient pas retenu le chef d’accusation de génocide demandé par le procureur.
"Intentions génocidaires"
M. Moreno-Ocampo argue que M. Béchir est responsable des meurtres d’au moins 35.000 civils des trois ethnies entre 2003 et 2005, et de l’expulsion et du viol de centaines de milliers d’entre eux, ce qui prouve selon lui ses "intentions génocidaires".
M. Béchir avait immédiatement rejeté le mandat d’arrêt de la CPI et a depuis défié la cour en effectuant de multiples déplacements à l’étranger. La guerre au Darfour a fait 300.000 morts et 2,7 millions de déplacés depuis 2003, selon l’ONU. Khartoum parle de 10.000 morts.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?