Les différentes versions du drame de Tibéhirine

Plusieurs versions circulent concernant la mort de sept moines français à Tibéhrine (Algérie), en 1996. Deux d’entre elles mettent en cause les services secrets algériens.

Publié le 6 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

L’enlèvement des moines de Tibéhirine en 1996 en Algérie a fait l’objet de plusieurs versions qui laissent toujours planer le doute sur l’identité des ravisseurs et les conditions de la séquestration et de la mort des religieux.

Une enquête judiciaire a été ouverte en France en 2004 sur la tragédie.

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Le massacre résulte d’une "bavure" de l’armée algérienne, selon le témoignage publié lundi par la presse à Paris de l’ancien attaché militaire français à Alger devant le juge antiterroriste chargé de l’enquête.

Monnaie d’échange

D’après le général François Buchwalter, les moines, se trouvant dans ce qui semblait être un bivouac de djihadistes, ont été tués dans un raid d’hélicoptères militaires.

La version officielle algérienne attribue la tragédie au Groupe Islamique Armé (GIA), alors principale organisation djihadiste. Le GIA contrôlait de nombreux maquis autour du monastère isolé Notre Dame de l’Atlas, au sud d’Alger, où les moines avaient été kidnappés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996.

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Le GIA revendiquait le 26 avril 1996 l’enlèvement et proposait d’échanger les moines contre ses militants détenus.

Le 23 mai, l’organisation annonçait avoir décapité les captifs – assassinés le 21 mai – en accusant le gouvernement français d’avoir "trahi" les négociations.

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Enlèvement commandité par Alger ?

De son côté, un ancien sous-officier des services algériens de sécurité, réfugié aux Pays-Bas, attribue aux services secrets de son pays l’enlèvement des moines par un groupe islamiste qu’ils contrôlaient, mais pas leur mort.

L’adjudant Abdelkader Tigha, alors en poste au Centre territorial de recherche et d’investigation (CTRI) à Blida, à mi-chemin entre Tibéhirine et Alger, affirme qu’après leur enlèvement les moines avaient été conduits dans cette caserne où ils ont passé toute la journée.

Transférés vers le maquis pour éviter que la manipulation ne soit éventée, ils ont été selon lui "arrachés" à leurs ravisseurs par un autre groupe qui n’était pas contrôlé par les services. Le sous-officier dit ne pas avoir d’informations sur la mort des religieux.

Une dernière version, défendue par des déserteurs de l’armée algérienne, attribue toute l’opération aux services secrets de leur pays pour discréditer les islamistes et obtenir le soutien de la communauté internationale à la lutte contre le "terrorisme".

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