Le Botswana coopèrera avec la CPI sur le dossier el-Béchir
Le Botswana a annoncé dimanche qu’il coopèrera avec la Cour pénale internationale (CPI) pour arrêter Omar el-Béchir, rejetant la décision contraire prise à Syrte (Libye) par l’Union africaine (UA).
"Le gouvernement du Botswana n’est pas d’accord avec cette décision et souhaite réaffirmer sa position qu’en tant qu’Etat membre du Statut de Rome sur la CPI, le traité l’oblige à coopérer totalement avec la CPI pour l’arrestation et le transfèrement du président soudanais à la CPI", a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Botswana, Phandu Skelemani, dans un communiqué.
Les Etats africains réunis au sommet en Libye ont décidé vendredi qu’ils ne coopèreraient pas avec la CPI concernant M. Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis mars pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans la province soudanaise du Darfour (ouest).
"La position du Botswana avait été rendue publique"
M. Skelemani a accusé le président de l’UA, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi de l’avoir empêché de s’exprimer en raccourcissant le débat.
"Au sommet, tout le monde n’a pas parlé. Nous avions nos mains en l’air, mais un membre a demandé à clore la session", ce qui a été fait, a expliqué à l’AFP le ministre, qui représentait le Botswana avec le vice-président Mompati Merafh.
"Avant ce sommet, la position du Botswana avait été rendue publique. Nous avions dit que nous remettrions M. Béchir à la CPI si jamais il arrivait sur nos terres", a poursuivi le ministre.
"Les peuples d’Afrique méritent d’être protégés"
"Les peuples d’Afrique et du Soudan en particulier ont été les victimes de ces crimes. Le Botswana maintient fermement sa position que les peuples d’Afrique et du Soudan méritent d’être protégés d’auteurs de tels crimes", s’est expliqué M. Skelemani.
La décision de l’UA permet de fait à M. Béchir de circuler librement en Afrique, bien que 30 pays africains aient ratifié les statuts de la CPI, dont M. Kadhafi, allié du Soudan, est un adversaire déterminé.
Dans l’ouest du Soudan, depuis 2003, Khartoum est accusé de soutien aux milices arabes Janjawids dans leur politique de massacre et d’écrasement des populations africaines darfouries. Cette guerre a fait 300. 000 morts selon des estimations de l’ONU, 10. 000 selon Khartoum, et 2,7 millions de déplacés.
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