Nicolas Sarkozy s’inquiète pour la démocratie au Niger
Le président français Nicolas Sarkozy a jugé dimanche « à la fois inquiétante et décevante » l’évolution de la situation au Niger où, à ses yeux, la démocratie et les institutions « sont aujourd’hui directement menacées ».
Dans un message lu par le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer aux participants à la 35è session de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) qui s’est ouverte dimanche à Paris, le chef de l’Etat n’a pas caché son inquiétude concernant le Niger.
"Le Niger, les Nigériens et la démocratie nigérienne ont besoin de votre soutien", a-t-il lancé.
Il a rappelé qu’en "mars dernier", lorsqu’il s’était rendu à Niamey, il avait "salué l’enracinement de la démocratie au Niger et la force de ses institutions".
"Dévoiement de certaines dispositions constitutionnelle"
"Elles sont aujourd’hui directement menacées par un dévoiement de certaines dispositions constitutionnelles au service d’intérêts particuliers et non de l’intérêt général", a ajouté le président Sarkozy.
Le président nigérien Mamadou Tandja a fixé au 4 août la tenue du référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de rester au pouvoir au-delà de son mandat actuel fin 2009.
Décidé à rester au pouvoir après 10 ans à la tête du pays, Mamadou Tandja a dissous le parlement, puis la Cour constitutionnelle qui s’opposait à son projet de référendum pour modifier à son profit la constitution et ainsi briguer fin 2009 un troisième mandat.
"Pouvoirs exceptionnels"
Il s’est également arrogé des "pouvoirs exceptionnels" qui lui permettent de gouverner seul par décrets et ordonnances.
Apportant son "soutien" aux membres de l’APF, Nicolas Sarkozy a fait valoir que "l’APF (était) à (ses) yeux la vigie de la démocratie dans l’espace francophone". "Elle est cependant plus qu’un symbole. Elle est un acteur dont je sollicite le concours et le soutien", a-t-il poursuivi.
"Au delà des crises, l’APF a un rôle essentiel à jouer à plus long terme dans l’enracinement de la démocratie et le renforcement de la capacité des parlements nationaux à jouer pleinement leur rôle garant de la bonne gouvernance sans laquelle tous les efforts de développement restent vains", a-t-il conclu.
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