Nord du Mali : l’armée reconnaît avoir subi de lourdes pertes
À l’issue de farouches combats qu’elle menait, avec ses alliés russes du groupe Wagner, contre les groupes séparatistes, l’armée malienne admet avoir perdu de nombreux soldats et dit revoir sa stratégie.
L’armée malienne a reconnu, le 29 juillet, qu’elle comptait « un nombre important » de morts dans ses rangs à l’issue des combats qui se sont déroulés à la fin de la semaine dernière dans le nord du pays, près de la frontière algérienne.
« L’unité Fama [forces armées maliennes] a été encerclée par la coalition des forces terroristes du Sahel, et de violents combats [ont eu lieu] avant l’arrivée de renforts. La bravoure et la détermination exemplaire de nos soldats n’ont pas permis d’éviter un nombre important de pertes en vies humaines et en matériels », indique l’état-major des armées dans son communiqué, lu à la télévision nationale. Aucun bilan n’a été donné.
Cinquante morts parmi les Russes de Wagner ?
Les combats, d’une ampleur inédite depuis plusieurs mois, avaient éclaté, le 25 juillet, dans la localité de Tinzaouatene. Le 28 juillet, le Cadre stratégique permanent pour la défense des peuples de l’Azawad (CSP-DPA), une alliance de groupes séparatistes à dominante touarègue, a annoncé avoir remporté une « victoire éclatante » sur l’armée malienne et ses alliés russes du groupe Wagner.
Les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim), affiliés à Al-Qaïda, ont pour leur part affirmé avoir piégé le même convoi et avoir tué 50 Russes et 10 Maliens, des chiffres que l’AFP n’est pas en mesure de confirmer. Un élu local et un ancien travailleur de la mission de l’ONU à Kidal avaient donné un bilan provisoire d’au moins quinze morts dans les rangs de Wagner.
« Les Fama prennent pleinement et en toute responsabilité la mesure de cet événement, et procèdent actuellement à [son] analyse détaillée […] pour en tirer toutes les leçons […] et réadapter leur stratégie de sécurisation et de stabilisation », souligne l’état-major malien dans son communiqué. « Cette situation ne saurait remettre en cause la dynamique d’exercice de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national », conclut-il.
L’état-major rapporte avoir d’abord infligé de lourdes pertes aux « terroristes », avant que les conditions météorologiques n’ « influent fortement sur la situation ». Les séparatistes ont reconnu, le 28 juillet, que sept de leurs soldats avaient été tués, et que douze autres avaient été blessés.
Mort du créateur de Telegram Grey Zone
Puis, toujours selon l’état-major, les groupes armés « terroristes », regroupés dans une « coalition opportuniste » qui comprend l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le GSIM – les groupes séparatistes ne sont pas mentionnés –, ont lancé plusieurs véhicules kamikazes contre ses forces.
Les séparatistes et les jihadistes ont diffusé des vidéos montrant des cadavres, parmi lesquels l’on distingue de nombreux Blancs. On y voit aussi des véhicules, dont un hélicoptère, détruits lors des combats.
Le 29 juillet, une chaîne Telegram associée au groupe Wagner a, de son côté, fourni des détails sur les récents affrontements, confirmant des pertes dans les rangs des Russes ainsi que la mort d’un commandant. Plusieurs sources proches des milieux militaires russes ont annoncé la mort, au cours de ces affrontements, du créateur de Telegram Grey Zone – une chaîne qui diffuse des informations sur les opérations des mercenaires russes dans le monde et qui est suivie par plus de 550 000 personnes.
(Avec AFP)
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