JO 2024 : le boycott selon l’Algérien Messaoud Redouane Dris

Disqualifié après une pesée non homologuée aux Jeux olympiques de Paris, le judoka algérien Messaoud Redouane Dris fait l’objet d’une enquête de la part de la Fédération internationale de judo. A-t-il volontairement pris du poids pour ne pas affronter l’Israélien Tohar Butbul ?

 © Damien Glez

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Publié le 30 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

22 juillet 2021. Jeux olympiques de Tokyo. Le judoka algérien Fethi Nourine déclare forfait pour éviter d’affronter l’Israélien Tohar Butbul. La Fédération internationale de judo (FIJ) le bannit des tatamis pour une durée de dix ans.

25 juillet 2024. Jeux olympiques de Paris. Le tirage au sort des tableaux des épreuves individuelles de judo annonce une confrontation entre Butbul et Messaoud Redouane Dris. Le 28 juillet, la pesée du judoka algérien, inscrit dans la catégorie des moins de 73 kg, indique que son poids dépasse celui autorisé : 73,4 kg.

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Messaoud Redouane Dris est soupçonné d’avoir provoqué sa disqualification pour s’extraire d’un dilemme cornélien. En emboîtant le pas du boycott de son devancier Fethi Nourine, le sportif de 22 ans aurait compromis, sur une décennie, une carrière sportive prometteuse qui, par nature à un tel niveau, s’annonce courte. À l’inverse, en affrontant Tohar Butbul, il se serait exposé à d’autres désagréments…

Énorme pression

L’Algérie ne reconnaît pas l’État hébreu et affiche avec la cause palestinienne une solidarité qui s’est accrue depuis les expéditions punitives d’Israël à la suite des attaques du Hamas, en octobre 2023. Tout sportif qui accepte d’affronter un Israélien est donc accusé de reconnaître Israël, à titre personnel. Une énorme pression aurait pesé sur les épaules d’un Messaoud Redouane Dris prometteur, dont les chances de médailles étaient pourtant vantées. Plusieurs fois sacré lors des championnats d’Afrique de judo et arrivé septième aux championnats du monde de l’année dernière, le natif d’Oran se serait exposé à une campagne virulente sur les réseaux sociaux.

Connaissant les techniques de maîtrise de leurs poids des sportifs de haut niveau, la Fédération internationale de judo (FIJ) s’interroge. Comme pour lui mettre la puce à l’oreille, le Comité olympique israélien a condamné une prise de poids qui ne serait, selon lui, qu’un renoncement déguisé « pour des raisons politiques ». L’expression d’opinions idéologiques étant proscrites aux JO, autant que possible, la FIJ a donc annoncé l’ouverture d’une « enquête approfondie » sur cette disqualification.

Délégation israélienne mise à l’index

Chacun a conscience de la pression collective que font peser les postures politiques sur les sportifs. Côté israélien, sincère ou non, Tohar Butbul a affirmé « respecter » Messaoud Redouane Dris, appelant de ses vœux une paix proche-orientale qui permettrait que les deux judokas se « serrent la main »…

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L’hostilité à l’égard des athlètes israéliens est particulièrement palpable cette année. Il y a quelques jours, le député français Thomas Portes estimait que « la délégation israélienne n’était pas la bienvenue » aux JO de Paris. Voisine dans l’ordre alphabétique, la délégation irakienne a demandé au Comité international olympique (CIO) que le drapeau israélien soit déplacé voire enlevé, afin qu’il ne flotte pas à côté du sien. Une enquête a été ouverte, après des menaces de mort envoyées à trois athlètes israéliens…

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