Trois morts et plusieurs blessés dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth

Ce 29 juillet, visant Fouad Chok, un commandant du Hezbollah accusé d’être responsable de l’attaque sur le Golan occupé, l’armée israélienne a frappé la banlieue sud de Beyrouth, faisant trois morts – des civils- et des dizaines de blessés.

Véhicules endommagés après une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 30 juillet 2024. © Reuters TV via REUTERS

Véhicules endommagés après une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 30 juillet 2024. © Reuters TV via REUTERS

Publié le 31 juillet 2024 Lecture : 3 minutes.

Nouvelle étape d’un affrontement qui fait craindre un embrasement régional sur fond de guerre continue à Gaza. Après un frappe ciblée sur la banlieue de Beyrouth, l’armée israélienne a affirmé mardi soir avoir « éliminé » un commandant du Hezbollah « responsable » selon elle du tir meurtrier sur le Golan occupé – pourtant contesté par l’organisation chiite – et auquel elle avait promis de riposter « sévèrement » .

« Les chasseurs de l’armée de l’air israélienne ont éliminé le plus haut responsable militaire de l’organisation terroriste Hezbollah et le chef de son unité stratégique, Fouad Chokr, dans la région de Beyrouth », a déclaré Tsahal dans un communiqué. Selon le porte-parole des forces israéliennes, le contre-amiral Daniel Hagari, Fouad Chokr était « le commandant responsable » de l’attaque sur le Golan annexé.

la suite après cette publicité

Pour le département d’État américain, Fouad Chokr a aussi joué « un rôle-clé » dans des « opérations militaires du Hezbollah en Syrie » mais aussi dans l’attaque qui a fait plus de 200 morts en 1983 parmi les Marines américains à Beyrouth. Washington avait annoncé en 2017 offrir des récompenses en échange d’informations utiles à la traque de deux dirigeants de l’organisation, dont Fouad Chokr.

La cible serait vivante, mais des civils ont été tués

D’après une source proche du Hezbollah, Chokr, qui joue « un rôle de premier plan dans les opérations du Hezbollah contre Israël depuis le sud du Liban », a survécu à la frappe. Mais trois civils – une femme et deux enfants – ont été tués et 74 autres personnes blessées dans banlieue sud de la capitale libanaise, selon un bilan préliminaire du ministère local de la Santé.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, sur le lieu de la frappe, le dernier étage d’un immeuble qui en compte huit, a été éventré, laissant un gouffre béant d’où pendaient des fils électriques. Des ambulances, sirènes hurlantes, tentaient de se frayer un passage à travers une foule dense de passants rassemblés autour de voitures recouvertes de débris.

Les craintes d’une extension au Liban de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien et d’un conflit généralisé dans la région sont de plus en plus vives. Le porte-parole de l’armée israélienne a affirmé mardi soir que « l’agression en cours du Hezbollah et des attaques brutales entraînent le peuple du Liban et tout le Moyen-Orient dans une escalade plus large ». « Bien que nous préférions résoudre les hostilités sans conflit élargi, [l’armée israélienne] est pleinement préparée à tous les scénarios », a ajouté le porte-parole

la suite après cette publicité

Inquiétudes de la communauté internationale

La communauté internationale multiplie les efforts pour empêcher une propagation du conflit. « La solution ne peut pas être militaire », a soutenu la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.

La vice-présidente américaine et candidate démocrate à l’élection présidentielle Kamala Harris a estimé qu’Israël avait le « droit de se défendre » contre le Hezbollah, ajoutant: « Nous devons encore travailler à une solution diplomatique pour mettre fin aux attaques ». La Russie a de son côté accusé Israël de violation du droit international.

la suite après cette publicité

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a pour sa part condamné la frappe israélienne, dénonçant une « agression flagrante » et un « acte criminel » et appelant la communauté internationale à « faire pression » sur Israël afin qu’il « arrête […] ses menaces ».

L’Iran, qui soutient le Hezbollah, a assuré que cette attaque n’empêchera pas « la fière résistance libanaise de continuer […] à soutenir les Palestiniens opprimés et lutter contre l’agression » israélienne.

Plus tôt dans la journée, un civil israélien a été tué par la chute d’une roquette dans le nord d’Israël et l’armée a affirmé avoir riposté à un barrage de roquettes en tirant vers le Liban. Elle avait annoncé auparavant avoir frappé « une dizaine de cibles terroristes du Hezbollah » dans « sept zones différentes » du sud du Liban, et tué un membre du mouvement armé. En réponse à ces frappes, le Hezbollah a dit avoir lancé plusieurs attaques, dont deux dans le nord d’Israël.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires