Naufrage du Joola: l’ex-Premier ministre a « la conscience tranquille »
Mame Madior Boye, Premier ministre sénégalais lors du naufrage du Joola, a affirmé avoir la conscience tranquille. Le mandat d’arrêt international lancée contre elle a été levé, en raison d’une immunité liée à ses fonctions.
L’ancien Premier ministre sénégalais, Mme Mame Madior Boye, dont le mandat d’arrêt international émis par la justice française dans l’affaire du naufrage du Joola a été annulé en juin, a affirmé jeudi à Dakar avoir la "conscience tranquille".
"Dans cette affaire-ci, si j’avais une responsabilité de quelque nature que ce soit, si minime soit telle, je l’aurais assumée pleinement", a déclaré l’ex-Premier ministre sénégalais, Mame Madior Boye au cours d’une conférence de presse, sa première déclaration publique depuis le début de l’affaire en 2003.
"J’ai la conscience tranquille", a-t-elle souligné". "A aucun moment je n’ai été ni impressionnée ou ébranlée par quoique ce soit", a-t-elle affirmé, avant de dénoncer "une campagne politico-médiatico-judiciaire" à son encontre. "J’ai géré la situation avec retenue", a-t-elle précisé.
Mi-juin, la Cour d’appel de Paris a annulé le mandat d’arrêt contre Mme Boye et l’ex-ministre des Forces armées sénégalais Youba Sambou, pour leur responsabilité présumée dans le naufrage du Joola.
La justice avait alors estimé que ces deux personnes bénéficiaient d’une immunité liée à leurs fonctions.
Plus de victimes que le Titanic
Fin juin, l’Association des familles de victimes du naufrage du Joola a formé un pourvoi en cassation contre l’annulation de ces deux mandats.
En tout, neuf mandats d’arrêt internationaux avaient été émis en septembre 2008 contre des autorités sénégalaises par le juge français Jean-Wilfrid Noël, suite à la plainte de victimes françaises déposées en 2003.
Les sept autres responsables de l’armée et de la marine toujours visés par un mandat d’arrêt international ont formé un pourvoi en cassation afin d’annuler les poursuites contre eux.
Le Joola a chaviré au large de la Gambie le 26 septembre 2002, alors qu’il reliait Ziguinchor, la principale ville de Casamance, à Dakar.
La catastrophe a fait 1.863 morts et disparus (dont 22 ressortissants français), selon le bilan officiel, plus de 2. 000 selon les associations de familles de victimes, soit plus que le naufrage du Titanic (1.500 morts). Seules 64 personnes avaient survécu.
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