Présidentielle en Côte d’Ivoire : vers une obligation du vote ?

À un peu plus d’un an de la présidentielle ivoirienne, le président de la Commission électorale indépendante, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, envisage d’instaurer l’obligation d’inscription sur les listes électorales.

 © Damien Glez

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Publié le 31 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Droit citoyen ou devoir civique ? Si 22 pays ont opté pour des lois consacrant le vote obligatoire – de la Belgique au Brésil en passant par le Luxembourg –, ce n’est pas encore l’intention d’Ibrahime Coulibaly-Kuibiert. Pour augmenter tout de même le taux de participation aux différents scrutins, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne suggère une inscription « obligatoire » sur les listes électorales. C’est l’idée qu’il a développée, ce 30 juillet, lors d’une conférence à l’École de gendarmerie d’Abidjan.

Alors que le scrutin vedette du grand bain électoral – l’élection présidentielle – est prévu pour l’année prochaine, le patron de la CEI ne se résout pas à ce que 35 % des personnes en âge de voter ne soient pas encore inscrites sur le listing électoral, soit 4,5 millions sur 12,5…

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Vers une procédure automatique

Concernant l’inscription systématique à la liste nationale des électeurs potentiels, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a tenu à déclarer que « pour l’heure, rien n’est dit », tout en précisant : « nous sommes en train de partir sur ça comme dans beaucoup de pays, c’est-à-dire le basculement automatique des citoyens en âge de voter sur la liste électorale ».

La contrainte sur le citoyen serait donc minime, tandis que le gain pourrait être déterminant pour la légitimité des élus. Si, dans cette hypothèse, chaque citoyen resterait libre de voter ou non, le don de sa voix à un candidat serait possible, même quand l’envie fut tardive et postérieure aux dates de mise à jour des listes électorales.

Révision et précampagne

Pour l’heure, le président de la CEI a précisé que la prochaine révision des listes se ferait entre « mi-septembre et mi-octobre ». Dans la logique actuelle de mobilisation sans obligation, les leaders des partis politiques sont invités à inciter leurs partisans à jouer le jeu, en s’inscrivant pour la première fois ou en mettant à jour les données les concernant.

Alors que des observateurs jugent le chronogramme de révision des listes trop étriqué, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert répond par de l’arithmétique : sur les 28 jours de l’opération, il suffirait que 11 personnes soient inscrites « en moyenne par bureau de vote » pour que soient enrôlés « les 4,5 millions de citoyens attendus ». Et de rappeler que la confiance en la crédibilité de la CEI doit être maximale, la loi étant « crédible » et les composantes de la Commission représentatives des principales forces vives de la Nation, dont cinq partis politiques.

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14 mois avant la présidentielle, la précampagne s’est esquissée, sans avoir levé toute hypothèque individuelle : investi par le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), l’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo pourra-t-il être candidat, lui dont le nom a été retiré de la liste électorale à la suite de sa condamnation en justice ? « Candidat naturel » du RHDP, le président actuel Alassane Ouattara se laissera-t-il tenter par un nouveau mandat ? Pascal Affi N’Guessan et Tidjane Thiam, eux, semblent déjà dans les starting-blocks.

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