Crash de l’A310 : le signal repéré était en fait celui des balises de détresse
Le secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet a affirmé mercredi que le signal sonore repéré par des avions français sur les lieux du crash de l’Airbus de Yemenia provenait de « balises de détresse » plutôt que des boîtes noires, revenant sur de précédentes déclarations.
"Je veux dire que le Transall qui a perçu un signal sonore n’a pas perçu, contrairement à ce qui a pu être indiqué ce matin, les balises des boîtes noires mais plus vraisemblablement des balises de détresse. Il a pu y avoir une confusion", a déclaré Alain Joyandet à la presse, à Moroni.
Le ministre français, qui s’est rendu aux Comores pour aider à la coordination des secours avec les autorités locales, avait déclaré mercredi plus tôt dans la journée qu’un avion militaire français avait "enregistré le signal d’une balise d’une boîte noire". "Il y aurait plusieurs centaines de mètres d’eau à cet endroit, donc c’est assez compliqué pour récupérer cette boîte", avait-il ajouté.
Information judiciaire pour "homicide involontaire"
La justice française a ouvert mercredi une information judiciaire contre X pour "homicide involontaire" après l’accident de l’Airbus A310 de la compagnie aérienne Yemenia, qui s’est écrasé aux Comores avec 153 personnes à bord dont 66 Français, a-t-on appris de source judiciaire.
La recherche d’éventuels rescapés du vol de Yemenia s’est également poursuivie mercredi avec l’aide de plusieurs pays.
Les forces comoriennes ont reçu l’aide de la France, des Etats-Unis et de Madagascar, qui ont dépéché navires, avions, hélicoptères et plongeurs à la recherche de survivants parmi les 153 passagers et membres d’équipage de l’A310.
Une survivante
Pour l’heure, seule une adolescente a été retrouvée vivante. Bahia Bakari, 13 ans, voyageait avec sa mère et ne souffre que d’une fracture de la clavicule et de brûlures à un genou, a indiqué son père qui réside près de Paris.
A Moroni, Alain Joyandet a indiqué qu’il allait ramener en France la jeune miraculée qui a passé près de douze heures dans l’eau, accrochée à des débris de l’avion.
Malgré les conditions météo, et plus de 24 heures après l’accident, "on espère toujours trouver des survivants", a affirmé Ramulati Ben Ali, une porte-parole du Croissant Rouge comorien.
Un avion et un hélicoptère de l’armée américaine sont arrivés mercredi matin et quinze plongeurs américains et neuf français participent aux opérations, s’ajoutant à une équipe de 22 personnes de la Croix Rouge française arrivée mardi, a-t-elle indiqué.
Aucun autre rescapé découvert
Les autorités comoriennes devaient également compter sur un hélicoptère français et un bâtiment de la marine française, La Rieuse, a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement comorien, Kamaleddine Afraitane.
Un avion Transall de l’armée française était arrivé mardi en provenance de la Réunion avec des zodiacs et des éléments de la police scientifique. A partir de mercredi après-midi, un patrouilleur malgache devait également participer aux recherches.
Le principal hôpital de Moroni a été placé en état d’alerte pour se préparer à recevoir d’éventuels survivants, mais à la mi-journée aucun autre rescapé n’avait été découvert.
Colère comorienne en France
En France, la colère de la diaspora comorienne contre la compagnie Yemenia s’est poursuivie: des jeunes Français d’origine comorienne et des Comoriens ont bloqué mercredi matin à l’aéroport parisien de Roissy l’embarquement d’un vol de Yemenia à destination de Sanaa via Marseille.
Les manifestants entendaient "protester contre les conditions déplorables dans lesquelles ils (Yemenia) nous font voyager une fois hors de l’espace européen", selon Bacar Soilihi, Français d’origine comorienne.
A Marseille, où vit une importante communauté d’origine comorienne, une centaine de personnes a contraint à la fermeture deux agences de voyage du centre-ville qui vendent des billets de la compagnie Yemenia.
Les passagers, dont une partie venait passer les vacances d’été aux Comores, saison des "grands mariages" dans l’archipel, avaient embarqué lundi sur un Airbus A330-200 de la Yemenia, qui effectuait une liaison entre Paris, Marseille et Sanaa au Yémen. A Sanaa, ils avaient embarqué sur un A310 interdit de vol en France pour finir leur parcours aux Comores, via Djibouti.
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