Le sommet de l’UA s’ouvre sans Ahmadinejad et Berlusconi

Le sommet de l’Union africaine s’est ouvert ce mercredi à Syrte, en Libye. Le « guide » libyen Mouammar Kadhafi, président en exercice de l’UA, avait invité le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi et le président iranien Mahmoud Amadinejad : tous deux lui ont fait faux bond.

Publié le 1 juillet 2009 Lecture : 3 minutes.

Les chefs d’Etat africains se sont retrouvés mercredi à Syrte, en Libye, pour un sommet sous l’égide de Mouammar Kadhafi, qui a tenté un premier coup d’éclat en invitant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad mais dont la venue a été annulée in extremis.

Autre revers apparent pour le leader libyen, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi – convié en tant qu’hôte du prochain G8 – a lui aussi annulé sa visite juste avant l’ouverture de la rencontre, officiellement en raison de la catastrophe ferroviaire de Viareggio dans le nord-ouest de l’Italie.

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L’invitation adressée à la dernière minute par le "guide" à M. Ahmadinejad, moins de trois semaines après une élection très contestée, avait suscité malaise et interrogations parmi les délégations du 13e sommet de l’Union africaine (UA).

L’annulation de sa venue a été annoncée par la présidence iranienne sans explication.

L’absence d’Ahmadinejad, "une bonne nouvelle"

Sa présence risquait d’éclipser les sujets à l’ordre du jour et notamment la mise en place d’un "gouvernement africain", projet particulièrement cher au leader libyen qu’il veut faire avancer coûte que coûte pendant les trois jours de ce sommet.

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Les diplomates européens présents comme observateurs s’étaient réunis pour envisager de quitter la salle de conférences en cas de diatribe particulièrement violente du président iranien.

"L’annulation de sa visite est juste une bonne nouvelle", assurait l’un d’eux mercredi matin, visiblement soulagé de voir s’éloigner un possible incident diplomatique.

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Luiz Inacio Lula da Silva répond présent

Invité officiel de l’UA, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est lui bien arrivé à Syrte et devait comme prévu prendre la parole durant la cérémonie d’ouverture du sommet.

Mais, les contre-temps se multipliant, il était impossible de savoir mercredi matin à quelle heure cette cérémonie aurait lieu.

Les délégués pouvaient tromper leur attente en déambulant dans le gigantesque centre de conférences de Syrte, un édifice ultramoderne construit à 500 km à l’est de Tripoli entre la Méditerranée et le désert, dans la région natale de M. Kadhafi.

Les couloirs y sont tellement longs qu’une jeep y est y garée à l’intérieur pour transporter le "guide" sur d’épais tapis rouges.

Pression pour créer une "Autorité" africaine

Autoproclamé "roi des rois traditionnels d’Afrique", M. Kadhafi avait été élu en février pour un an à la présidence de l’UA malgré les réticences de certains dirigeants.

Au pouvoir depuis 40 ans, il peut aussi désormais se targuer du titre de doyen des chefs d’Etat africains, qui lui est revenu après la mort début juin du président gabonais Omar Bongo Ondimba.

Il entend profiter de ce sommet pour forcer la voie à la création d’une "Autorité" africaine aux pouvoirs exécutifs élargis, qui constituerait à ses yeux une avancée majeure vers les "Etats-Unis d’Afrique", dont il a fait son grand projet.

Le thème officiel de la rencontre est le développement de l’agriculture, au moment où l’Afrique fait face à une crise alimentaire.

Mais le sommet ne pourra pas faire l’impasse sur les crises politiques ou les conflits qui se sont multipliés ces derniers temps sur le continent, de la Somalie au Niger en passant par Madagascar ou la Guinée Bissau.

A la veille de la rencontre, l’UA a réintégré la Mauritanie, suspendue de l’organisation depuis le coup d’Etat d’août 2008, en saluant le "retour à l’ordre constitutionnel" après la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

Parmi les chefs d’Etats présents à Syrte, le Soudanais Omar el-Béchir devrait à nouveau recevoir le soutien de ses homologues africains en dépit du mandat d’arrêt lancé à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.

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