Référendum : l’armée réaffirme sa neutrailité et appelle à l' »apaisement »
L’armée du Niger a réaffirmé lundi sa neutralité dans l’actuel bras de fer politico-juridique qui oppose le président Mamadou Tandja et l’opposition. Le pays est divisé en raison du projet de référendum du chef de l’Etat, qui tente de briguer un nouveau mandat.
L’armée nigérienne a réaffirmé lundi soir sa neutralité dans le crise politique au Niger et a appelé les protagonistes à "l’apaisement et la concertation".
"Soucieuses de l’unité nationale, les forces de défense n’entendent nullement servir les intérêts partisans, par conséquent elles demandent aux différents acteurs de les exclure une fois pour toute du jeu politique et les invitent à privilégier la voie du dialogue et de la concertation en vue d’un apaisement de la situation", indique un communiqué de l’armée lu à la radio d’Etat.
L’armée martèle sa neutralité
"Tenues par leur devoir de neutralité et de réserve, les forces armées ne sauraient à ce titre ni être associées à un quelconque débat politique, ni être impliquées dans des actions déstabilisatrices", indique le communiqué lu par le porte-parole de l’armée, le colonel Goukoye Abdoulkarim.
Les forces armées ont également réaffirmé leur "caractère républicain" et leur "entière disponibilité à assurer leur devoir de préservation de l’intégrité du territoire, de protection des personnes et des biens et de sauvegarde de institutions de la république".
L’armée, en dépit d’une histoire riche en coups d’Etat, a jusqu’à présent adopté une attitude de totale neutralité dans l’actuel bras de fer politico-juridique entre le président et l’opposition.
Vendredi, le président Tandja avait annoncé qu’il prenait des "pouvoirs exceptionnels", invoquant l’article 53 de la constitution qui, lorsque "l’indépendance de la République est menacée", permet au président de gouverner par le biais d’ordonnances et de décrets.
L’appel de l’opposition à l’armée
Sa décision faisait suite à un arrêt de la Cour constitutionnelle rejetant son projet de référendum en vue d’amender la Constitution afin de lui permettre de briguer un troisième mandat présidentiel.
Le lendemain, l’opposition, regroupée dans le Front de défense de la démocratie (FDD), a aussitôt "dénoncé le coup d’Etat" du président et appelé les forces de sécurité et de défense à "refuser d’obéir aux ordres d’un homme qui a pris l’option délibérée de violer la Constitution et qui a perdu toute légitimité politique et morale".
Lundi soir, Mamadou Tandja a dissous la Cour constitutionnelle qui s’était opposée par trois fois à son projet de référendum
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