Remaniement ministériel pour remplacer les démissionnaires
Le président nigérien Mamadou Tandja a remplacé lundi sept des huit ministres qui avaient démissionné jeudi pour protester contre la volonté du chef de l’Etat d’organiser un référendum pour se maintenir au pouvoir.
Les ministres démissionnaires, membres de la Convention démocratique et sociale (CDS), le principal parti qui soutenait le président depuis 1999, ont tous été remplacés, à l’exception de M. Jida Hamadou, qui a refusé de se plier à la discipline de son parti et a donc conservé le ministère de la Défense.
Le reste du cabinet demeure quasi inchangé, à commencer par le Premier ministre Seyni Oumarou. Les portefeuilles clés de la Sécurité publique, des Affaires étrangères, des Finances, ne changent pas non plus de titulaires.
Mohamed Ben Omar a également été confirmé au poste sensible de porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication.
"Divergence d’appréciation"
Mamadou Tandja a été lâché jeudi dernier par la CDS, le principal parti qui le soutenait et qui s’oppose au référendum constitutionnel fixé au 4 août par le président et confirmé dimanche par le ministre de l’Intérieur Albadé Abouba.
La CDS du président du Parlement dissout, Mahamane Ousmane, a évoqué une "divergence d’appréciation" sur le référendum visant à maintenir le président Tandja au pouvoir au-delà de la limite légale de deux quinquennats consécutifs en décembre prochain.
Le parti détenait notamment les portefeuilles de la Défense, de la Santé, des Sports, de l’Hydraulique, de l’Intégration africaine, des Ressources animales, de la Population et de la Promotion des jeunes entrepreneurs.
"Pouvoirs exceptionnels"
Le dernier remaniement ministériel remonte au 14 juin suite au retrait de trois ministres de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ANDP), un autre allié du pouvoir qui s’était élevé contre le référendum.
Vendredi dernier le président Tandja s’est accordé des "pouvoirs exceptionnels", invoquant l’article 53 de la Constitution qui, lorsque "l’indépendance de la République est menacée", permet au chef de l’Etat de gouverner par le biais d’ordonnances et de décrets.
Sa décision de s’arroger ces pouvoirs spéciaux fait suite à un arrêt de la Cour constitutionnelle rejetant son projet de référendum en vue d’amender la Constitution afin de lui permettre de briguer un troisième mandat présidentiel.
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