Alors que le chef du Hamas est enterré au Qatar, l’Iran et ses alliés préparent leur riposte

Tandis que le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi en Iran, doit être enterré ce vendredi au Qatar, où il vivait en exil, l’Iran et ses alliés préparent leur riposte.

Mosquée Imam Muhammad bin Abdul Wahhab, à Doha, à la veille des funérailles du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 1er août 2024. © Karim Jaafar / AFP

Mosquée Imam Muhammad bin Abdul Wahhab, à Doha, à la veille des funérailles du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 1er août 2024. © Karim Jaafar / AFP

Publié le 2 août 2024 Lecture : 3 minutes.

Après des funérailles officielles, marquées par des appels à la vengeance, qui ont rassemblé des milliers de personnes jeudi à Téhéran, en Iran, une cérémonie de prières aura lieu à la mosquée Imam Mohammad ben Abdel Wahhab, la plus grande de la capitale, Doha.

Le Hamas a appelé à une « journée de colère » à l’occasion de l’enterrement de son chef politique et demandé que « des marches de colère partent de chaque mosquée » après la grande prière du vendredi. Ismaïl Haniyeh, selon le mouvement islamiste palestinien, doit être enterré dans un cimetière de Lusail, dans le nord de la capitale qatarie, avec « une participation populaire (…) ainsi que celle de dirigeants arabes et islamiques ».

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Ismaïl Haniyeh, 61 ans, a été tué mercredi par un « projectile aérien », selon les médias locaux, dans l’une des résidences réservées aux anciens combattants dans le nord de Téhéran, après avoir assisté à la cérémonie d’investiture du président iranien Massoud Pezeshkian.

L’Iran, le Hamas et le Hezbollah libanais ont accusé Israël de cet assassinat. Mais selon l’armée israélienne, la seule frappe menée cette nuit-là au Moyen-Orient est celle qui a tué Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Le New York Times, citant cinq responsables de pays du Moyen-Orient parlant sous couvert d’anonymat, a affirmé qu’Ismaïl Haniyeh avait été tué par une bombe cachée depuis environ deux mois dans la résidence où il séjournait, protégée par les Gardiens de la Révolution et faisant partie d’un vaste complexe situé dans un quartier huppé du nord de Téhéran.

« Lignes rouges franchies »

« Israël ne sait pas quelles lignes rouges, il a franchies », a lancé jeudi le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors des funérailles de Fouad Chokr, en menaçant Israël d’une « riposte inéluctable ». Dans la soirée, le mouvement a annoncé avoir lancé des dizaines de roquettes sur le nord d’Israël.

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Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé jeudi qu’Israël était à un « niveau très élevé » de préparation pour n’importe quel scénario, « tant défensif qu’offensif », selon son bureau.

Lors d’un entretien téléphonique avec M. Netanyahu, jeudi, le président américain Joe Biden « a réaffirmé son engagement pour la sécurité d’Israël contre toutes les menaces de l’Iran, y compris de groupes terroristes qui agissent par procuration comme le Hamas, le Hezbollah et les Houthi » du Yémen, a souligné la présidence américaine. Quelques heures plus tard, M. Biden s’est déclaré « très inquiet » des tensions au Moyen-Orient et a estimé que l’assassinat du chef du Hamas n’avait « pas arrangé » la situation.

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Jeudi, des milliers de personnes en deuil, portant des portraits d’Ismaïl Haniyeh, ont assisté à ses funérailles à Téhéran, marquées par des appels à la vengeance. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui avait menacé Israël d’un « châtiment sévère », a récité la prière des morts devant les cercueils d’Ismaïl Haniyeh et de son garde du corps, couverts du drapeau palestinien.

Les rebelles houthis, eux aussi alliés du Hamas, ont promis jeudi une « réponse militaire » à la « dangereuse escalade » provoquée selon eux par Israël.

Selon le New York Times, citant trois responsables iraniens non identifiés, l’ayatollah Khamenei a, lors d’une réunion d’urgence du Conseil suprême de sécurité nationale, mercredi, donné l’ordre de frapper directement Israël, en riposte à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh.

La communauté internationale a appelé au calme et à œuvrer pour un cessez-le-feu à Gaza. Plusieurs analystes estiment que la riposte de l’Iran et de ses alliés devrait rester mesurée, avec la volonté d’éviter une escalade. « L’Iran et le Hezbollah ne voudront pas jouer le jeu de Netanyahu et lui donner l’appât ou les prétextes dont il a besoin pour entraîner les États-Unis dans une guerre », a estimé l’analyste Amal Saad, experte du Hezbollah.

(Avec AFP)

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