Le président du Honduras aux mains des militaires

Le président du Honduras a été arrêté ce dimanche par des militaires alors qu’il comptait organiser un référendum qui pouvait lui permettre de briguer un nouveau mandat. Les condamnations de la communauté internationale ne se sont pas faites attendre.

Publié le 28 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Le président du Honduras Manuel Zelaya a été conduit de force dimanche sur une base aérienne, alors qu’il était sur le point d’organiser ce dimanche une consultation populaire jugée illégale par la Cour suprême.

Le parlement, la cour suprême et l’armée étaient opposés au scrutin. Il y a quelques jours, Manuel Zelaya avait d’ailleurs limogé le chef d’état-major des armées, qui refusait de l’aider à organiser le référendum de ce dimanche destiné à lui permettre de briguer un nouveau mandat.

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"Résistance pacifique"

Le chef de l’Etat a été arrêté par des militaires dans sa résidence. Il a été expulsé vers le Costa Rica, où il a demandé l’asile, selon Reuters.

Toujours d’après cette agence, Manuel Zelaya a appelé la population à la "résistance pacifique" et déclaré que le "gouvernement usurpateur" ne pouvait pas être reconnu.

Les 27 ministres des Affaires étrangères ont dénoncé "une violation inacceptable de l’ordre constitutionnel" et appelé à la remise en liberté du président.

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Le président socialiste du Venezuela, Hugo Chavez, a dénoncé quant à lui un "coup d’Etat" contre son homologue et allié Manuel Zelaya.

"République bananière"

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"Les militaires ont été utilisés pour faire un coup d’Etat (…) comme l’Amérique latine en a connu tant depuis cent ans, contre un peuple et un président qui était seulement en train d’organiser une consultation populaire", a déclaré M. Chavez à la chaîne de télévision internationale Telesur, dont le siège est à Caracas.

"Derrière les militaires putschistes se cachent la bourgeoisie hondurienne, les nantis, les riches qui ont transformé le Honduras en une république bananière, en une base politique, militaire et terroriste de l’empire nord-américain", a-t-il ajouté.

L’appel de Chavez aux Etats-Unis

"L’empire yankee a beaucoup à voir avec cela. Je lance un appel au président des Etats-Unis pour qu’il condamne comme nous cette agression pas seulement à l’encontre du Honduras, mais de tous les peuples d’Amérique latine", a poursuivi M. Chavez. Et de demander au président américain Barack Obama de condamner le putsch.

"Toutes les tensions et les contentieux existants doivent être résolus pacifiquement par le dialogue, sans aucune ingérence extérieure", a déclaré Barack Obama.

M. Zelaya (conservateur), élu président en janvier 2006, avait ensuite opéré un net virage à gauche après son élection et s’était rapproché des dirigeants de gauche antilibéraux de la région comme M. Chavez.

(avec agences)

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