Tandja s’octroie des « pouvoirs exceptionnels »
Le président nigérien a a annoncé vendredi qu’il avait décidé d' »activer l’article 58 de la constitution ». Cet article permet au chef de l’Etat de gouverner par le biais d’ordonnances et de décrets lorsque « l’indépendance de la République est menacée ».
Le président nigérien Mamadou Tandja a annoncé vendredi soir à la télévision publique qu’il prenait des "pouvoirs exceptionnels" après un refus de la Cour constitutionnelle de revenir sur son arrêt rejetant le référendum qu’il voulait pour se maintenir au pouvoir.
Dans une allocution télévisée, M. Tandja a décidé d’"activer l’article 58 de la constitution" qui, lorsque "l’indépendance de la République est menacée", permet au président de gouverner par le biais d’ordonnances et décrets.
Référendum contesté
M. Tandja, qui souhaite rester au pouvoir par tous les moyens après deux quinquennats consécutifs, a déjà dissout le parlement il y a quelques semaines.
Selon l’article 58, le président "prend les mesures exceptionnelles exigées par les circonstances après consultation du Premier ministre, du président de l’Assemblée nationale (dissoute récemment par le président, ndlr), le président du conseil constitutionnel, et le président de la cour suprême".
Agé de 71 ans, le président avait convoqué un référendum le 4 août prochain en vue de modifier la constitution, ce qui lui aurait permis de briguer un troisième mandat consécutif, mais la plus haute juridiction du pays avait refusé d’avaliser son projet le 12 Juin.
Dans la foulée, la commission électorale nationale avait dès le lendemain "zappé" le référendum voulu par le président et convoqué des législatives anticipées le 20 août, à la suite de la dissolution de l’assemblée nationale par le président le 26 mai.
Tandja de plus en plus seul
De plus en plus seul, Mamadou Tandja a été lâché jeudi par le principal parti qui le soutenait et a annoncé le retrait de ses huit ministres au gouvernement pour protester contre le projet de nouvelle Constitution via référendum.
La Convention démocratique et sociale (CDS) a indiqué avoir annoncé dès mercredi au Premier ministre Seyni Oumarou cette décision "motivée par la divergence d’appréciation entre notre formation et le gouvernement relativement à la question du référendum constitutionnel".
L’appui décisif de la CDS, dirigée par le président du Parlement dissous Mahamane Ousmane, avait été décisif pour l’élection de M. Tandja en 1999 et 2004.
La CDS détenait notamment dans le gouvernement les portefeuilles de la Défense, de la Santé, de la Jeunesse et des Sports ou encore de la Lutte contre la vie chère.
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