Pour la Banque mondiale, l’Afrique peut rivaliser avec les plus grandes destinations mondiales
Dans son tout premier rapport sur le tourisme en Afrique, la Banque mondiale estime que le continent a les moyens de rivaliser avec les plus grandes destinations mondiales. La fréquentation touristique en Afrique a progressé de 300 % depuis 1990.
Le tourisme doit devenir le moteur de développement de l’Afrique. Dans son rapport « Exploiter l’industrie touristique pour améliorer la croissance », la Banque mondiale estime que le continent a les moyens de rivaliser avec les plus grandes destinations mondiales, à condition d’accorder au secteur toute la place qu’il mérite dans leur économie. C’est le premier rapport sur le sujet jamais publiée par la Banque, qui n’hésitent pas à relier directement la croissance économique et l’amélioration des revenus à l’augmentation du nombre de touristes. « La région Asie-Pacifique est passée de 8 à 22 % de la fréquentation mondiale entre 1990 et 2000, au moment où la région enregistrait ses plus fortes croissances », rappelle le document, qui insiste pour que pouvoirs publics et secteurs privés collaborent pour éliminer les nombreux obstacles qui bloquent encore le développement « d’un des secteurs économiques les plus importants et les plus dynamiques ».
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Des freins trop nombreux
Parmi les principaux freins identifiés : l’obtention des visas, les questions de propriété foncière et l’accès aux financements, la mise en place d’une fiscalité adaptée et d’une formation professionnelle qualifiée, sans oublier les impératifs de sécurité et de lutte contre la criminalité. « L’Afrique a de nombreux atouts naturels et culturels à valoriser », assure Iain Christie, l’un des coauteurs du rapport, qui cite en exemple le Kenya, la Tanzanie ou la Namibie pour leurs efforts en matière de libéralisation des transports aériens ou de diversification de leurs offres.
Le nombre de touristes continue d’augmenter chaque année en Afrique et la fréquentation a progressé de 300 % depuis 1990, avec un nouveau record de 33,8 millions de visiteurs en 2012, qui selon le rapport auraient contribué à hauteur de 2,8 % au PIB africain, soit 36 milliards de dollars. Misant sur la vague de croissance économique qui touche ces dernières années l’Afrique subsaharienne, les chaînes hôtelières internationales veulent investir des centaines de millions de dollars dans la région, afin d’anticiper une demande attendue pour bondir, tant de la part des touristes étrangers que de la classe moyenne locale.
La fréquentation touristique en Afrique a progressé de 300 % depuis 1990.
Bonnes pratiques
Après avoir dressé un profil touristique de chaque pays du continent, la Banque présente vingt-quatre cas de réussites à travers le monde, de Dubaï à l’Indonésie, mis en avant pour illustrer les bonnes pratiques et pour tirer les leçons des politiques appliquées par les autres. En plus de stimuler la croissance, le tourisme doit surtout, selon l’institution, permettre d’accélérer les réformes nécessaires pour assainir le cadre des affaires, régler les questions foncières, développer les infrastructures, tout en renforçant le rôle de la femme et la création d’emploi chez les jeunes.
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