Coup d’envoi de la campagne pour l’élection présidentielle
La campagne pour la présidentielle a commencé ce vendredi. Le 12 juillet, un peu plus de deux millions d’électeurs sont appelés à choisir entre treize candidats, dont le président sortant Denis Sassou Nguesso.
La campagne a démarré vendredi au Congo pour la présidentielle de juillet, pour laquelle le sortant Denis Sassou Nguesso part favori face à une opposition désunie, dans un pays où les scrutins ont été source de conflits notamment dans les années 1990.
A Brazzaville, banderoles et affiches étaient déjà déployées dans les quartiers Nord et Centre, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ces quartiers sont acquis au chef de l’Etat, 66 ans, qui a dirigé cette ex-colonie française de 1979 à 1992, avant de revenir au pouvoir en 1997 grâce à la victoire de ses troupes dans une guerre civile.
Le président Sassou a ensuite été élu en 2002, lors d’un scrutin boycotté par les principaux opposants, et alors que le département du Pool (sud) était encore en proie aux violences.
17. 000 agents de la force publique déployés
Depuis, la paix est revenue dans ce pays d’Afrique équatoriale. Et l’opposition, malgré ses réserves, participe au scrutin.
Mais le souvenir des récents conflits, tous liés aux élections, reste vif, et quelque 17. 000 agents de la force publique seront déployés pour l’occasion.
"Certains (candidats) nous ont tenu des propos guerriers. C’est regrettable pour un pays qui se reconstruit encore", a ainsi noté, lors d’une récente mission au Congo, le député européen Jacques Toubon.
"Après tant d’épreuves douloureuses, le pays a besoin de renouer définitivement avec la paix", relève le secrétaire général de l’ONG Commission justice et paix, Brice Mackosso. "Mais la vraie paix n’est pas toujours l’absence des armes. C’est plutôt le développement. Et les Congolais n’ont toujours pas connu ce développement".
Malgré l’abondance de pétrole et de bois, 70% des 3,6 millions d’habitants du Congo vivent toujours dans la pauvreté, et les autorités sont régulièrement épinglées pour la faible transparence de leur gestion.
Le 12 juillet, un peu plus de deux millions d’électeurs sont appelés à choisir entre treize candidats. Un second tour sera organisé à une date qui reste à déterminer si aucun n’obtient la majorité absolue.
Trois candidats pour le Front uni des partis de l’opposition
Le candidat Sassou Nguesso brigue un nouveau septennat face à trois prétendants du Front uni des partis de l’opposition (Fupo), dont le principal est son ex-ministre des Finances (1997-2002) Mathias Dzon.
Quatre candidatures ont été invalidées par la Cour constitutionnelle, dont celles issues du principal parti d’opposition, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) de l’ex-président Pascal Lissouba (1992-97), divisé et absent du scrutin.
"L’enjeu de cette élection est à voir au niveau du taux de participation, car il n’y a qu’une force en présence: le président sortant", estime le député de l’Upads Jean Claude Siapa Ivouloungou. "Ses adversaires sont de faible poids. Ils sont lourdement handicapés par la façon dont les choses sont organisées".
"Le président sortant sera réélu même avant le premier tour"
"Je ne pense pas que l’opposition puisse faire le poids face au candidat de la majorité qui utilise les moyens de l’Etat. Il y a un déséquilibre", affirme pour sa part Brice Mackosso.
L’opposition met en cause l’impartialité de la Commission nationale d’organisation des élections (Conel), qui avait géré des législatives en 2007 et des locales en 2008 entachées de fraudes, selon les observateurs de l’Union africaine.
"Nous voulons une commission réellement indépendante, l’accès équitable aux médias d’Etat", s’exclame le porte-parole du Fupo, Pascal Tsaty Mabiala.
"Dans les conditions actuelles d’organisation de l’élection, le président sortant sera réélu même avant le premier tour", ironise-t-il.
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