Kouchner fait la leçon à Tsvangirai sur les droits de l’Homme
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a insisté jeudi sur la nécessité du respect des droits de l’Homme au Zimbabwe, en recevant à déjeuner à Paris le Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai, a constaté un journaliste de l’AFP.
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"Le chemin de la démocratie est long et sinueux et on ne sort pas d’une crise d’un coup de baguette magique", a relevé le ministre français. "Mais la communauté internationale reste soucieuse de l’état de droit au Zimbabwe" et des problèmes restent à résoudre dans les domaines de la sécurité, des médias, du respect du droit à la propriété, a précisé Bernard Kouchner.
"Le monopole de l’Etat dans les médias n’est plus tenable", a-t-il insisté, en appelant à la création de nouvelles chaînes de télévision, de radios, de journaux.
La liberté d’opinion, d’association doivent être respectées et "un appareil judiciaire indépendant doit accompagner le respect de l’état de droit", a aussi souligné Bernard Kouchner, en demandant le respect du droit à la propriété et des accords conclus à ce sujet.
"Le Zimbabwe est en train de changer"
Le ministre français a aussi souligné que grâce au Premier ministre, "l’abandon temporaire de la monnaie nationale avait permis d’arrêter l’inflation record". "La révision du budget 2009 a permis de libéraliser les échanges", a aussi fait valoir Bernard Kouchner, en assurant son homologue qu’il pouvait "compter sur les investisseurs français".
"Le Zimbabwe est en train de changer" et "après quatre mois, il existe une stabilité pacifique" dans le pays, a répondu Morgan Tsvangirai. "Il y a des progrès, vous avez des préoccupations légitimes et le secteur des médias va s’ouvrir à nouveau", a-t-il promis, sans donner de date.
Lors d’une conférence de presse, il a souligné que le processus démocratique au Zimbabwe "était irréversible". "Nous cherchons à consolider la transition", a-t-il précisé, et "notre tournée, très réussie, visait à définir une nouvelle relation diplomatique avec la France et nos partenaires européens après dix ans d’isolement", a souligné le responsable.
Il a aussi indiqué que ses relations avec le président Robert Mugabe étaient caractérisées par "le respect".
"La France poursuivra son aide"
Devant la presse, le secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet, a noté que le Zimbabwe était "aujourd’hui en redressement" grâce aux efforts du Premier ministre. "La France poursuivra son aide pour que la démocratie puisse s’installer durablement", a-t-il dit.
L’aide de la France au Zimbabwe – limitée jusqu’à présent à une aide alimentaire et dans le domaine de la santé pour la lutte contre le sida – a été de 6 millions d’euros en 2008 et était évaluée en 2009 jusqu’à juin à 2,5 millions d’euros. Cette aide ne va pas directement aux autorités zimbabwéennes mais à des organisations humanitaires internationales qui la transmettent à la population.
Avec la France, le Premier ministre zimbabwéen achève une tournée de trois semaines dans les pays occidentaux qui l’a conduit aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Belgique, aux Pays-Bas, en Norvège, Suède, Danemark et en Allemagne. Partout, il lui a été promis la poursuite de l’aide à un pays en ruines par des années de dictature et de politique économique désastreuse.
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