Le festival d’Essaouira met le jazz et les rythmes africains à l’honneur

Le festival Gnaoua et Musiques du Monde ouvre ses portes à Essaouira. Au programme cette année, jazz et rythme africains à la croisée des civilisations.

Publié le 25 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Jazz et rythmes africains remontant à la nuit des temps seront une fois de plus à l’honneur du 25 au 28 juin à Essaouira (sud), à l’occasion de la 12ème édition du festival Gnaoua et Musiques du Monde.

Chaque année à la même époque, l’ancienne Mogador prend des airs de Nouvelle-Orléans africaine avec cet étonnant rendez-vous musical, qui rassemble artistes modernes et traditionnels dans un métissage sans doute unique au monde.

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Plusieurs dizaines de milliers de spectateurs assistent chaque soir à des concerts, dont certains sont gratuits, organisés en différents endroits de la "cité des alizés", cette ville portuaire fortifiée qui fut au fil des siècles un carrefour du commerce de l’or, des épices et des esclaves.

Carrefour de plusieurs civilisations, Essaouira a ainsi au cours de son histoire accueilli tour à tour des colonies romaines, portugaises, espagnoles puis françaises.

Cette année, le festival -qui avait rassemblé 400. 000 personnes en 2008- a invité des "pointures" comme le roi du raï, l’Algérien Khaled, légende vivante et ambassadeur de la "world music", la griotte malienne Bbani Koné, l’Américain Donald Harrison et sa troupe Congo Nation ou encore les percussions brésiliennes du groupe Afoxé Loni.

Musique gnaouie

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Ils se produiront aux côtés (et parfois en même temps, dans des "fusions" dont Essaouira a désormais le secret) de maâlems (grands maîtres) gnaoua, ces troubadours mystiques africains, confrérie de musiciens, guérisseurs, voyants et thérapeutes.

Un temps menacé d’extinction, l’art gnaoui est désormais considéré comme un patrimoine culturel à préserver à tout prix. Ce genre musical, perpétué par des descendants d’esclaves noirs ("gnaoua" signifie "Guinée", en arabe), associe rythmes africains et cultes des saints de l’islam.

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Les gnaoua utilisent des instruments originaux, comme l’ould (sorte de luth) et surtout le guembri, composé d’un manche rond qui s’enfonce dans une caisse de résonance faite avec une peau de dromadaire. Les trois cordes de l’instrument, originellement en boyau, sont de plus en plus remplacées par du fil de pêche en nylon.

"Aujourd’hui, les gnaoua sont reconnus comme des artistes à part entière, souligne Neila Tazi, fondatrice et directrice du festival. Ils ont inspiré une nouvelle génération de musiciens. C’est un trésor à préserver".

Certains des plus grands noms de la musique gnaouie, comme Mahmoud Guinea, un petit-fils d’esclave qui joue comme Jimi Hendrix, Hamid El Kasri ou encore Mustapha Babkou sont attendus cette année. Au total, une vingtaine de maâlems marocains se produiront, selon les organisateurs du festival.

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