Medvedev parle nucléaire en Namibie
Dans une démarche qu’il définit comme « amicale mais pragmatique », le président russe a poursuivi sa tournée africaine par une escale en Namibie, où il a entre autres choses discuté nucléaire et enrichissement en uranium.
Le président russe Dmitri Medvedev, qui effectue sa première tournée en Afrique, a déclaré jeudi à Windhoek vouloir développer ses relations avec la Namibie, quatrième producteur mondial d’uranium, et plus largement avec le continent noir.
"Nous allons développer notre partenariat avec l’Afrique", a déclaré le président, précisant qu’il souhaitait accroître sa coopération en matière d’énergie avec la Namibie, notamment ses importants gisements d’uranium.
"Nous devons promouvoir le développement du commerce et de liens économiques", a-t-il poursuivi avant de rencontrer son homologue namibien Hifikepunye Pohamba au premier jour de sa visite dans ce pays d’Afrique australe.
Amical et pragmatique
Trois ans après la visite de son prédécesseur Vladimir Poutine qui avait été le premier président russe à se rendre en Afrique sub-saharienne, Dmitri Medvedev a reconnu que la Russie "aurait dû commencer à travailler avec (ses) partenaires africains il y a bien longtemps".
"Notre politique, ici, sera très amicale et en même temps pragmatique. Et nous n’avons pas ce difficile et sombre passé colonial que beaucoup d’autres pays ont" en Afrique, a-t-il estimé.
Son homologue namibien a souligné que son pays souhaitait également "renforcer" la coopération entre les deux pays et construire "un partenariat économique durable".
"Nous aimerions que nos produits aient accès aux marchés russes", a-t-il demandé, appelant Moscou à baisser les taxes sur les métaux et les produits agricoles.
Dmitri Medvedev était accompagné d’une large délégation, composée notamment d’entreprises comme Alrosa, producteur de diamants contrôlé par l’Etat russe et des membres du gouvernement.
La Namibie dit oui au nucléaire
Le ministre russe des Ressources naturelles, Yury Trutnev, s’est dit prêt lors de cette visite à développer le nucléaire dans ce pays d’Afrique australe. "La Namibie a grandement besoin de développer son secteur énergétique", a-t-il estimé.
Car pour augmenter sa production d’uranium, jusqu’à présent exploitée sur deux sites seulement, ce pays d’Afrique australe doit régler sa crise énergétique afin de pleinement profiter du boom mondial du nucléaire et relancer la coopération dormante avec la Russie dans l’exploitation de l’uranium et la production d’énergie.
"La première visite d’un président russe devrait ouvrir une nouvelle phase dans nos relations", a assuré Dmitri Medvedev, désireux de "promouvoir" les entreprises russes.
En 2007, la Russie s’était déjà intéressée à ce pays mais rien n’avait été concrétisé. Une licence d’exploration avait toutefois été accordée à une co-entreprise menée par Tekhsabexport, la compagnie d’Etat russe qui commercialise l’uranium.
Un safari avant l’Angola
Après s’être entretenu avec le président Pohamba, Dmitri Medvedev est parti en safari à Okapuka, un lodge situé à plus de 20 km de la capitale Windhoek dont les rues ont été décorées de drapeaux et de portraits du président russe. A son retour en fin de journée, il a prévu de rencontrer Sam Nujoma, le père de l’indépendance de la Namibie.
Il quittera vendredi Windhoek pour se rendre en Angola, où l’énergie restera le thème principal de cette tournée qui l’a conduit depuis mardi en Egypte, au Nigeria et en Namibie.
Principal acquis jusqu’à présent de cette visite: la signature d’un accord de coopération qui permet au groupe russe Gazprom d’accéder aux réserves de gaz du Nigeria, parmi les plus importantes du monde.
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