L’opposant Mamboundou dénonce « une action militaire en préparation »

Un des principaux opposants gabonais, Pierre Mamboundou, a dénoncé mardi « une action militaire en préparation » pour faire échouer la transition constitutionnelle en cours depuis le décès du président Omar Bongo, sans toutefois étayer ses accusations.

Publié le 24 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Les autorités ont démenti l’existence d’une telle tentative de coup de force, qu’aucune autre source interrogée par l’AFP n’a confirmé.

La situation était très calme à Libreville mardi soir, et aucun renforcement du déploiement militaire n’a été constaté.

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"Les informations en notre possession nous conduisent aujourd’hui à prendre la responsabilité de porter à la connaissance de l’opinion (. . . ) l’existence d’une action militaire en préparation", déclare Pierre Mamboundou dans un texte transmis aux médias.

"Cette action séditieuse (. . . ) serait conduite par quatre généraux d’active des forces armées gabonaises (. . . ) avec l’appui de bandes armées venues de l’extérieur (. . . ) et actuellement positionnées au nord de Libreville", ajoute-t-il.

Il ne cite pas nommément les meneurs de ce coup de force présumé et ne donne aucun autre élément précis.

Appel aux "pays amis du Gabon"

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La "force publique" ne doit pas agir "pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée", affirme-t-il, sans préciser s’il vise les plus hauts responsables de l’armée. Il assure toutefois que "certaines forces" sont "restées fidèles à la défense de l’ordre républicain".

"J’appelle l’ensemble des forces armées à défendre l’ordre républicain", dit-il, demandant l’aide "des pays amis du Gabon", dont la France et les Etats limitrophes.

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Un haut responsable du ministère de la Défense, Guy-Bertrand Mapangou, a affirmé dans la soirée à la télévision publique qu’il n’y avait "pas du tout de coup d’Etat".

"Le ministère de la Défense prend acte que M. Mamboundou détient des informations en relation avec la sécurité de l’Etat et qu’il ne les a pas du tout communiquées aux services compétents", a-t-il déclaré, assurant que l’armée demeurait néanmoins "en alerte".

"Stratagème pour reporter la présidentielle"

Une ministre interrogée par l’AFP a estimé sous couvert de l’anonymat qu’il s’agissait "d’un stratagème pour obtenir que la présidentielle soit reportée jusqu’en 2010".

Président de l’Union du peuple gabonais (UPG), Pierre Mamboundou est arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2005 face à Omar Bongo, dont il était alors le principal opposant. Depuis, il s’était rapproché du pouvoir sans toutefois entrer au gouvernement.

Par le passé, il a déjà dénoncé des conspirations qui ne se sont jamais concrétisées dans les faits.

Respect du cadre constitutionnel

Depuis l’annonce, le 8 juin, du décès du président Bongo, plusieurs rumeurs ont fait état de velléités de coup de force en vue de la succession, sans que cela se soit jusqu’ici vérifié. Certaines sources au sein du pouvoir ont notamment accusé en coulisses le ministre de la Défense Ali Ben Bongo, fils du défunt, de vouloir "passer en force" pour succéder à son père.

La transition se déroule pour l’instant dans le cadre constitutionnel: la présidente du Sénat Rose Francine Rogombé a prêté serment le 10 juin comme chef de l’Etat par intérim, chargée d’organiser une présidentielle dans les 45 jours, un délai qui peut être prolongé en "cas de force majeure".

Elle a entamé mardi une "concertation" avec la classe politique pour définir le calendrier électoral.

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