Suspension des pourparlers sur la crise mauritanienne

Les pourparlers inter-mauritaniens ont été suspendus mardi après-midi à Dakar et doivent reprendre dans les jours qui viennent à Nouakchott en présence d’une délégation internationale « de haut niveau », a annoncé le ministre sénégalais des Affaires étrangères.

Publié le 23 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous venons de suspendre provisoirement nos travaux", a déclaré à la presse le chef de la diplomatie sénégalaise Cheikh Tidiane Gadio, après plusieurs heures d’entretiens entre les médiateurs internationaux et les négociateurs mandatés par les trois pôles de la crise politique mauritanienne.

M. Gadio a ensuite annoncé qu’une délégation internationale "de très haut niveau, dirigée par le président (sénégalais, Abdoulaye) Wade" se rendrait à Nouakchott.

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Ces émissaires vont "se déplacer demain (mercredi) en fin de journée à Nouakchott pour la première vague, et la deuxième vague arrivera jeudi", a-t-il précisé.

Désaccords sur le statut de la junte

M. Wade sera "secondé par le président de la Commission africaine Jean Ping, le Commissaire à la paix et la sécurité de l’UA Ramtane Lamamra, le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l’Ouest Said Djinnit" a énuméré M. Gadio, avant de citer de nombreux autres participants.

Dix mois après le coup d’Etat militaire, un accord de sortie de crise avait été négocié à Dakar puis signé à Nouakchott, le 4 juin, mais il n’a toujours pas été appliqué.

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L’accord prévoit la formation d’un gouvernement de transition, puis la démission du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, avant la tenue du scrutin présidentiel.

Mais des désaccords subsistent au sujet du statut de la junte mise en place après le putsch par les militaires.

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"Problèmes réglés à 70-80%"

Assurant que "les problèmes sont réglés à 70-80%", M. Gadio a souhaité que "dès jeudi, si possible, on engage une application directe de l’accord".

Dans un communiqué, le groupe de contact international sur la Mauritanie a exhorté "les leaders politiques à consentir un effort de plus".

Les médiateurs ont également demandé aux "partenaires internationaux de déployer sur le terrain et sans délai l’appui logistique et technique promis afin de réussir l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes" le 18 juillet.

De son côté, le négociateur mandaté par le général Mohamed Ould Abdelaziz, Mouhamed Yahya Ould Hourma, a déclaré devant des journalistes à Dakar: "On prend conscience qu’il n’est pas permis qu’il y ait une entrave à l’application de l’accord de Dakar".

Menace de boycott

"Surtout à la lumière de l’événement grave qui s’est passé aujourd’hui (mardi) par l’assassinat d’un Américain (à Nouakchott, ndlr) et la menace terroriste, il convient de mettre les structures militaires dans leurs missions militaires, de les renforcer dans leur mission, et que le politique s’occupe de l’application de l’accord de Dakar une bonne fois pour toutes", a-t-il déclaré.

Au même moment, à Nouakchott, un représentant du Front anti-putsch avertissait: "Nous irons bien aux élections du 18 juillet, mais seulement dans le cadre de l’accord de Dakar qui prévoit un gouvernement d’union nationale pour son organisation".

Le président du Front, Beijel Ould Houmeid, a averti que si "l’autre camp (du général Abdelaziz) décidait d’y aller avec son gouvernement actuel, cela ressemblerait alors au scrutin unilatéral du 6 juin et nous le boycotterions".

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