Annonce au Caire d’une conférence russe sur le Proche-Orient
Le président russe Dmitri Medvedev a affirmé mardi au Caire vouloir organiser à Moscou d’ici fin 2009 une conférence de paix sur le Proche-Orient, recevant l’appui du président égyptien Hosni Moubarak.
La Russie, a-t-il dit lors d’une conférence de presse commune, est prête à contribuer aux efforts pour relancer la paix israélo-palestinienne à travers cette conférence "que nous envisageons de tenir avant la fin de l’année".
"Quelle est la base pour une solution à ce problème ? Les normes légales internationales et certains principes comme ceux de deux Etats, des discussions sur les colonies (juives) et la future capitale", a-t-il dit.
"J’ai affirmé lors de nos discussions le soutien de l’Egypte" à cette proposition de conférence internationale", a précisé le président Moubarak.
Hosni Moubarak a ajouté que l’Egypte appuyait "tout ce qui contribue à promouvoir une paix juste et globale dans la région".
Les Etats-Unis et Israël n’ont pas accueilli cette offre avec grand enthousiasme, au contraire des Palestiniens avec qui Moscou entretient de bonnes relations depuis l’époque soviétique.
L’Etat hébreu a averti que son pays boycotterait une telle conférence si les mouvements radicaux islamistes palestiniens Hamas et libanais Hezbollah y participaient.
La Russie, comme l’Egypte, maintient des contacts avec le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les pays occidentaux.
Stratégie diplomatique et économique
Ce voyage, le premier d’un président russe en Afrique depuis trois ans, intervient après le discours phare prononcé début juin au Caire par le président américain, Barack Obama, à l’adresse du monde arabo-musulman.
Si Moscou fait partie du "Quartette" sur la paix au Proche-Orient, aux côtés des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’ONU, son rôle est beaucoup plus effacé que Washington depuis la chute de l’Union soviétique.
Par ailleurs, les deux chefs d’Etat ont annoncé la signature d’un accord de partenariat stratégique entre leurs pays sur les plans économique et politique.
"Nous avons passé en revue toutes les perspectives de coopération dans le domaine industrie, de l’énergie, y compris nucléaire" a souligné M. Medvedev.
En mars 2008, la Russie avait signé un accord de coopération nucléaire avec l’Egypte, la mettant en lice pour la construction du premier réacteur nucléaire égyptien, soit un marché de 1,5 à 1,8 milliard de dollars.
Moscou tente aussi de reprendre pied dans le marché de vente d’armes, notamment de chasseurs Mig 29, qui était fermé aux fabricants russes depuis les années 1970, Le Caire s’étant alors tourné vers les Américains.
Hosni Moubarak, qui a suivi des études militaires à Moscou dans les années 1960, avait fait l’éloge en 2008 des systèmes de défense anti-aérienne russes, "les meilleurs au monde", selon lui, ainsi que des chasseurs russes.
Litiges
Les échanges commerciaux entre la Russie et l’Egypte se sont élevés en 2008 à 4,1 milliards de dollars, selon les chiffres russes.
Des litiges ont éclaté ces derniers mois, portant sur des livraisons de blé russe jugées impropres à la consommation par les experts égyptiens.
Depuis 2000, le nombre de touristes russes en Egypte a progressivement devancé ceux venus d’Europe occidentale, avec 1,8 million l’an dernier, devant 1,2 million d’Allemands ou de Britanniques.
Après l’Egypte, Dmitri Medvedev se rendra mercredi au Nigeria, en Namibie et en Angola avec comme objectif d’étendre la présence économique russe en Afrique.
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