En Afrique, près d’un quart des médicaments sont « faux » ou de mauvaise qualité

Qu’ils soient fabriqués sur place ou importés, les « faux médicaments » constituent un problème de santé publique majeure sur le continent. Une récente analyse de chercheurs éthiopiens le confirme. Décryptage en infographies.

En Afrique, les médicaments antipaludiques falsifiés ou de mauvaise qualité seraient, à eux seuls, responsables de pas moins de 267 000 décès par an. © PIUS UTOMI EKPEI / AFP

En Afrique, les médicaments antipaludiques falsifiés ou de mauvaise qualité seraient, à eux seuls, responsables de pas moins de 267 000 décès par an. © PIUS UTOMI EKPEI / AFP

maylys dudouet portrait

Publié le 7 août 2024 Lecture : 2 minutes.

En 2022, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) s’alarmait des conséquences désastreuses, sur le continent, du recours aux « faux médicaments ». Les médicaments antipaludiques falsifiés ou de mauvaise qualité seraient, à eux seuls, responsables de pas moins de 267 000 décès par an, selon les chiffres de l’organisme onusien. Une nouvelle étude, réalisée par des chercheurs éthiopiens de l’Université de Bahir Dar et Gondar, vient confirmer l’ampleur de ce phénomène.

Les auteurs du rapport ont passé au crible les résultats de 27 études médicales concernant l’efficacité et l’authenticité de médicaments vendus en Afrique. Et le constat est sans appel : 22 % des médicaments vendus sur le continent seraient en réalité falsifiés et/ou de qualité inférieure à un médicament générique homologué.

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Les principaux médicaments concernés sont les antibiotiques, les antipaludiques et les médicaments antiparasitaires (anthelminthiques et antiprotozoaires), selon les résultats de l’examen de 7 508 échantillons. Concernant les antibiotiques, le Nigeria fait figure de plus mauvais élève du continent, avec 75 % de ciprofloxacine et de métronidazole jugés de « qualité inférieure aux exigences médicales ».

Un phénomène également très prégnant sur le marché des antipaludiques, l’un des médicaments les plus répandus sur le continent, après les antibiotiques. Au Malawi, les chercheurs estiment que 88 % des antibiotiques qui y sont distribués sont défectueux. À l’inverse, le Gabon affiche la prévalence la plus faible, avec 0,5 % de ses antibiotiques considérés comme étant de « qualité inférieure ou falsifiés ».

Les causes de ces irrégularités sont multiples, dans un contexte de très forte demande : un cadre réglementaire trop faible sur une grande partie des marchés nationaux, l’absence de contrôle dans certaines zones franches, et des normes à l’importation insuffisantes.

Pour les chercheurs, la réponse des autorités – « premier devoir de toute nation responsable » – doit donc se jouer sur ces terrains. « L’approvisionnement régulier en produits de haute qualité, l’application des bonnes pratiques de fabrication aux industries pharmaceutiques, l’amélioration de l’enregistrement, de l’autorisation légale de mise sur le marché et des normes d’importation, ainsi que l’application effective des lois sur les médicaments en vigueur en Afrique sont essentiels », écrivent les auteurs de l’étude.

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