Au Nigeria, la police affirme avoir arrêté des manifestants avec des drapeaux russes

La mobilisation a faibli au fil des jours à la suite de la répression policière, mais des centaines de personnes se sont tout de même rassemblées dans les rues, le 5 août, pour protester contre la hausse des prix et la mauvaise gouvernance.

Depuis près d’une semaine, des manifestations contre la mauvaise gouvernance se déroulent au Nigeria, comme ici à Ojota, dans la ville de Lagos, le 2 août. © Adekunle Ajayi / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Depuis près d’une semaine, des manifestations contre la mauvaise gouvernance se déroulent au Nigeria, comme ici à Ojota, dans la ville de Lagos, le 2 août. © Adekunle Ajayi / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Publié le 6 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Le porte-parole de la police nigérianne, Olumuyiwa Adejobi, a déclaré, mardi 6 août, que plus de 90 participants aux manifestations provoquées par les difficultés économiques dans le pays « ont été arrêtés avec les drapeaux russes ».

Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, un porte-parole du service de renseignement intérieur du Nigeria (DSS – Department of State Services) a précisé que la police avait « appréhendé certains couturiers de l’État de Kano, responsables de la fabrication des drapeaux russes distribués dans la région », et qu’il menait une enquête.

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Des journalistes et des témoins ont vu certains manifestants brandir des drapeaux russes, un geste condamné fermement par le chef de l’armée nigériane. « Des individus entraînent d’autres personnes à porter des drapeaux russes au Nigeria, contre la souveraineté du Nigeria. C’est franchir la ligne rouge et nous ne l’accepterons pas », a averti le chef d’état-major de l’armée, le général Christopher Musa, lors d’une réunion d’information à Abuja, lundi 5 août.

Une mobilisation qui faiblit

Des milliers de personnes se sont rassemblées depuis jeudi au Nigeria, pour protester contre la hausse des prix et la mauvaise gouvernance, alors que le pays le plus peuplé d’Afrique connaît sa pire crise économique depuis une génération.

La semaine dernière, l’ONG Amnesty International a accusé les forces d’ordre d’avoir tué au moins 13 manifestants lors de la première journée de manifestation, tandis que la police nigériane affirme que sept personnes sont mortes, niant toute responsabilité.

La mobilisation a faibli au fil des jours suite à la répression policière, mais des centaines de manifestants sont tout de même descendus dans les rues, lundi 5 août, dans les États du nord, notamment à Kaduna, Katsina et Kano, ainsi que dans l’État du Plateau, dans le centre du pays.

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Le nord du Nigeria partage des liens culturels, religieux et socio-économiques étroits avec les pays voisins de la région du Sahel, qui ont récemment connu une série de coups d’État, portant à leur tête des militaires s’alliant avec la Russie.

L’ambassade de Russie nie toute implication

De son côté, l’ambassade de Russie au Nigeria a nié toute implication dans cette affaire. « Le gouvernement de la Fédération de Russie et les fonctionnaires russes ne sont pas impliqués dans ces activités et ne les coordonnent en aucune façon », a assuré l’ambassade dans un communiqué publié sur son site Internet.

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« Les intentions de certains manifestants de brandir des drapeaux russes sont des choix personnels et ne reflètent aucunement la position ou la politique officielle du gouvernement russe en la matière », poursuit le communiqué.

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Dans une allocution télévisée dimanche, le président, Bola Ahmed Tinubu, a appelé à la fin des manifestations et à « mettre un terme aux effusions de sang », mais les organisateurs des manifestations ont promis de poursuivre le mouvement de mobilisation.

(Avec AFP)

 

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