Les crises ouest-africaines au menu du sommet de la Cedeao

Les dirigeants ouest-africains ont évoqué lundi à Abuja les crises au Niger, en Guinée et en Guinée-Bissau et ont rencontré le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero lors d’un premier sommet Espagne-Cedeao.

Publié le 23 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Ce dernier, qui a souligné l’importance d’un renforcement des relations de son pays avec les quinze Etats membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, a annoncé que l’Espagne verserait 262 millions d’euros à différents projets de la Cedeao.

L’impact de la crise économique mondiale sur les pays de l’organisation régionale figurait également à l’agenda de son sommet semestriel, réuni avant la rencontre en fin de journée avec M. Zapatero.

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A l’ouverture, le président nigérian Umaru Yar’Adua, président en exercice de la Cedeao, a estimé que la région faisait "face à des défis politiques et économiques importants".

"Inquiétude" concernant la Guinée

Selon le président de la Commission de la Cedeao, Mohamed Ibn Chambas, la situation régionale s’est dégradée depuis le dernier sommet.

"Les perspectives économiques sont devenues moroses, caractérisées par la crise économique mondiale et l’instabilité dans certains pays", a-t-il déclaré.

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Concernant la Guinée, les 11 chefs d’Etats présents ont exprimé leur "inquiétude" sur le retard à appliquer le calendrier de retour à l’ordre constitutionnel.

Les militaires qui ont pris le pouvoir en décembre 2008 peu après le décès du président Lansana Conté, ont promis des législatives en octobre et une présidentielle en décembre.

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En Guinée-Bissau, où le président Joao Bernardo Vieira a été assassiné le 1er mars, une présidentielle est prévue le 28 juin. Cette date a été maintenue en dépit des assassinats le 5 juin par des militaires du ministre de l’Administration territoriale et candidat Baciro Dabo et de l’ex-ministre de la Défense Helder Proença.

"Engagement à lutter contre l’impunité" en Guinée Bissau

Le sommet a réaffirmé son "engagement à lutter contre l’impunité" dans ce pays.

Pour faciliter le bon déroulement de l’élection, la Cedeao a versé trois mois d’arriérés aux forces armées de Guinée-Bissau, a indiqué M. Yar’Adua qui a appelé à une conférence des bailleurs de fonds après le scrutin.

Quant au Niger, où le président Mamadou Tandja tente de rester au pouvoir au delà de son dernier quinquennat, les chefs d’Etat ont exprimé leurs "vives préoccupations" face aux "risques de dérives qui pourraient découler des récents évènements autour de la constitution".

Le Premier ministre nigérien Seïni Oumarou a de son côté assuré que "toutes les parties (continueraient) d’oeuvrer dans le respect de la légalité constitutionnelle (…) et qu’aucune action en violation de la constitution ne (serait) prise".

M. Tandja a convoqué un référendum sur une nouvelle constitution, refusé tant par la Cour constitutionnelle que la Commission électorale nationale.

Au sujet des Accords de partenariat économique (APE) en cours de négociation avec l’Union européenne, les dirigeants de la Cedeao ont "exhorté les négociateurs en chef à finaliser les questions encore en suspens".

L’Espagne versera 262 millions d’euros

Lors du premier sommet Cedeao-Espagne ont été abordées les questions de la bonne gouvernance, du développement, de l’energie ou encore des infrastructures.

M. Zapatero a affirmé attacher "une grande importance à cette réunion qui marque un tournant historique dans nos relations".

L’Espagne s’est engagée à verser 262 millions d’euros "pour renforcer l’intérgration régionale en Afrique de l’Ouest", a annoncé un communiqué de la Cedeao à l’issue de la rencontre.

Cet argent ira essentiellement à des projets agricoles, mais aussi au développement d’infrastructures et au secteur des énergies renouvelables.

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