Pourquoi TotalEnergies, Repsol et la Compagnie pétrolière nationale libyenne suspendent l’exploitation d’un site

La NOC a annoncé la suspension « partielle » de la production sur l’un des plus importants gisements pétroliers de Libye, le champ d’al-Charara, exploité avec Repsol, TotalEnergies, OMV et Statoil. Explications.

Le champ pétrolier d’al-Sharara, en Libye, à quelque 900 km au sud de Tripoli. © REUTERS/Ismail Zitoun

Le champ pétrolier d’al-Sharara, en Libye, à quelque 900 km au sud de Tripoli. © REUTERS/Ismail Zitoun

Publié le 6 août 2024 Lecture : 2 minutes.

La Compagnie nationale de pétrole (NOC) en Libye a annoncé ce 6 août la suspension « partielle » de la production sur l’un des plus importants gisements pétroliers du pays, exploité notamment avec les compagnies espagnole Repsol et française TotalEnergies, suite à des protestations sociales sur ce site.

La NOC a annoncé le « début d’une réduction de la production sur le champ d’al-Charara à cause d’un cas de force majeure, à la suite d’un sit-in organisé par le Mouvement du Fezzan », un groupe de cette région du sud libyen, a indiqué la compagnie dans un communiqué, le 6 août. Invoqué dans des circonstances exceptionnelles, l’« état de force majeure » permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect de ses contrats de livraison.

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Situé à environ 900 km au sud de Tripoli, al-Charara produit en temps normal 315 000 barils par jour (bpj), sur une production nationale de plus de 1,2 million de bpj, contre 1,5 à 1,6 million avant la révolution de 2011.

Principal fournisseur de la raffinerie de Zaouia (Nord-Ouest), qui à son tour approvisionne le marché local en carburants, ce gisement est géré par Akakus, une coentreprise qui regroupe la NOC, l’espagnol Repsol, le français Total, l’autrichien OMV et le norvégien Statoil.

Chantage politique ?

Les blocages de sites pétro-gaziers ont été fréquents ces dernières années en Libye, liés soit à des revendications sociales, soit à des menaces sécuritaires ou à des différends politiques. Depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus abondantes d’Afrique, peine à s’extirper de plus d’une décennie de chaos et de divisions, avec deux gouvernements qui se disputent le pouvoir.

La NOC n’a pas précisé les revendications des protestataire mais a exhorté les parties concernées à « soutenir » ses efforts pour « stabiliser et augmenter la production ».

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Dans une vidéo diffusée le 5 août par des médias locaux, une dizaine de personnes manifestent devant l’entrée du site pétrolier, se présentant comme le « Mouvement du Fezzan », qui dit militer pour des projets de développement, des emplois et la protection de l’environnement.

Le gouvernement basé à Tripoli (Ouest) a dénoncé dans un communiqué « les tentatives de fermeture d’al-Charara », qualifiant ces actes de « chantage politique ». Les ressources du pays ne peuvent être utilisées pour « faire pression à des fins politiques », a-t-il ajouté.

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Le Fezzan est contrôlé par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, grand rival d’Abdelhamid Dbeibah, le chef du gouvernement de Tripoli, reconnu par l’ONU.

(Avec AFP)

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