L’état d’urgence déclaré face aux attaques des rebelles islamistes
Le chef d’Etat somalien a décrété l’état d’urgence pour le pays, aux prises avec une importante avancée des troupes des shebab, insurgés islamistes. Il a par ailleurs appelé ses voisins à lui venir en aide, ce à quoi les rebelles ont répondu par une mise en garde.
Le président somalien Cheikh Charif Ahmed a déclaré lundi l’état d’urgence face à l’intensification des attaques des insurgés islamistes qui mettent en péril son gouvernement, a-t-il annoncé lors d’un point de presse à Mogadiscio.
"A partir d’aujourd’hui, le pays est sous le régime de l’état d’urgence", a-t-il annoncé.
"Après avoir été témoin de l’intensification des violences à travers le pays, le gouvernement a décidé de déclarer l’état d’urgence", a poursuivi le président.
Selon un conseiller du président, ce décret présidentiel doit encore être approuvé par le parlement somalien pour entrer en vigueur. On ignirait lundi quand et où le Parlement pourrait se réunir pour approuver ce décret.
Les insurgés islamistes radicaux ont lancé depuis le 7 mai une violente offensive contre le gouvernement du président islamiste modéré Cheikh Charif Ahmed, élu fin janvier, qui a notamment coûté la vie la semaine dernière à plusieurs hauts responsables, dont un ministre.
Demande d’un soutien militaire
Le gouvernement somalien a "le droit" de demander un soutien militaire international face à "l’agression" des insurgés islamistes radicaux qui ont lancé une offensive pour renverser le président Cheikh Charif Ahmed, a jugé lundi l’Union africaine (UA).
"Compte tenu du fait que les insurgés seraient en train de se regrouper afin de lancer des attaques encore plus massives contre des points stratégiques à Mogadiscio, l’UA estime que le gouvernement somalien, en tant qu’autorité internationalement reconnue et légitime de Somalie, a le droit de demander le soutien des Etats membres de l’UA et des membres de la communauté internationale", indique un communiqué du président de la Commission de l’UA, Jean Ping.
Jean Ping dénonce dans ce texte "la poursuite, avec un appui extérieur, de l’agression perpétrée par des éléments armés contre le peuple et le gouvernement" somaliens.
Mise en garde des shebab
Le président du Parlement somalien, Aden Mohamed Nur, a exhorté samedi les pays voisins à "déployer des troupes en Somalie dans les 24 heures", citant le Kenya, l’Ethiopie, Djibouti et le Yémen.
L’Organisation de la conférence islamique (OCI), qui compte 57 membres, a appelé de son côté dimanche à une action urgente de la communauté internationale en Somalie face à l’avancée des shebab.
Les islamistes radicaux ont répliqué dimanche en adressant une virulente mise en garde à ces pays s’ils décidaient d’y envoyer des troupes.
L’UA a une force de paix – l’Amisom – déployée à Mogadiscio depuis mars 2007. Actuellement composée de 4.300 soldats ougandais et burundais – sur 8.000 initialement prévus – l’Amisom est régulièrement la cible d’attaques des insurgés islamistes.
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