HRW appelle l’armée à cesser torture et détention illégale au Cabinda

L’organisation pour les droits de l’Homme Human Rights Watch a demandé instamment aux autorités militaires du Cabinda, une enclave angolaise, de stopper leurs actes de torture et de d’emprisonnement abusif sur des présumés responsables de mouvements séparatistes.

Publié le 22 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

L’armée angolaise doit "immédiatement" en finir avec les détentions illégales et les tortures à l’encontre de personnes soupçonnées de militer pour l’indépendance de la riche enclave angolaise du Cabinda, a réclamé Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié lundi.

"Les forces armées angolaises commettent de graves violations des droits de l’Homme au Cabinda", dans le nord de ce pays pétrolier, a déclaré Georgette Gagnon, directrice de HRW en Afrique.

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"Les préoccupations sur la sécurité en Angola ne justifient pas les tortures ou le fait de leur refuser les droits les plus élémentaires", a-t-elle poursuivi dans un communiqué.

Selon un rapport intitulé "Ils m’ont mis dans un trou: détention, torture et manque de respect de la procédure judiciaire au Cabinda", au moins 38 personnes ont été arrêtées "arbitrairement" entre septembre 2007 et mars 2009 par des militaires et accusées d’atteintes à la sécurité de l’Etat.

19 jours dans un "trou plein d’eau"

Elles ont été interpellées lors de raids militaires après des attaques attribuées aux militants séparatistes du Front de libération de l’enclave du Cabinda (Flec), selon cette organisation basée à New York.

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La plupart d’entre elles ont été placées en détention, sans aucun contact avec l’extérieur. Elles ont été torturées et ont subi des "traitements cruels et inhumains", précise le rapport.

"Ils m’ont emmené, les mains liées, à la caserne de Caio et m’ont mis dans un trou plein d’eau. J’y suis resté pendant 19 jours", témoigne un des détenus. "Les militaires m’ont battu, ils ont pincé mes testicules et ma langue, me disant de ‘dire la vérité’ ", selon un autre.

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HRW demande à ce que les détenus, ayant avoué sous ces conditions, soient libérés, que les personnes poursuivies soient transférées vers des autorités civiles afin de bénéficier d’"un procès rapide et juste".

Cette organisation réclame également une enquête sur ces violations des droits de l’Homme et des poursuites judiciaires à l’encontre de auteurs au sein de l’armée et des services secrets.

Elle souhaite la révision de la condamnation "injuste" d’un ancien journaliste Fernando Lelo, condamné en septembre à 12 ans de prison par un tribunal militaire pour avoir "incité à la rébellion".

Troubles séparatistes

L’enclave pétrolière de Cabinda, située entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo-Brazzaville sur l’océan Atlantique, est le théâtre de troubles séparatistes depuis son annexion par l’Angola après l’indépendance de cette ancienne colonie portugaise en 1975.

En 2006, un "accord de paix" a été signé entre Luanda et Antonio Bento Bembe, un des dirigeants politiques du Flec, mais il a été dénoncé par le Forum cabindais pour le dialogue (FCD), regroupant des membres de la société civile, des églises et des représentants du Flec.

Des attaques sporadiques sur les forces gouvernementales et des expatriés se poursuivent encore aujourd’hui. Une faction du Flec a même menacé de perturber les Coupes d’Afrique des nations 2010 en Angola, selon HRW.

Les séparatistes réclament une autonomie financière permettant à la population, très pauvre, de gérer elle-même ses ressources.

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