Présidentielle en Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara entretient le suspense

Le traditionnel discours du président ivoirien, prononcé dans le cadre des festivités de l’indépendance, était très attendu. S’il a fait quelques annonces d’ordre social, il est resté muet sur ses ambitions politiques.

Le président Alassane Ouattara, lors de son message à la nation, à l’occasion du 64ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 6 août 2024. © Présidence de la Côte d’Ivoire

Le président Alassane Ouattara, lors de son message à la nation, à l’occasion du 64ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 6 août 2024. © Présidence de la Côte d’Ivoire

FLORENCE-RICHARD_2024

Publié le 7 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Tandis que la ville de Grand-Bassam accueille, ce 7 juin, les commémorations du 64ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a prononcé, hier soir, son traditionnel discours retransmis à la télévision. Alors que le chef de l’État se sait très attendu sur la question de son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle d’octobre 2025, il n’a, à aucun moment, évoqué cette échéance, entretenant un peu plus le suspense sur son avenir politique.

« Prime spéciale » pour les retraités

Le 18 juin dernier, dans une allocution face aux parlementaires, le président était très longuement revenu sur son bilan, ainsi que sur les perspectives, notamment économiques, du pays. « Sans revenir sur tous les progrès enregistrés sur le plan économique et social, je voudrais surtout rappeler que notre ambition demeure l’amélioration du quotidien et des conditions de vie de tous nos concitoyens. Les performances économiques que nous enregistrons doivent profiter à tous. Tel est le but de notre programme “la Côte d’Ivoire Solidaire” », a-t-il cette fois plus simplement rappelé.

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Parmi ses quelques annonces, la création d’une « prime spéciale » pour les retraités des secteurs public et privé. Chaque 1ᵉʳ septembre, ils se verront désormais allouer un montant « correspondant au tiers de leur pension mensuelle ». Alassane Ouattara a également demandé au Premier ministre, Robert Beugré Mambé, « de poursuivre les efforts et d’accélérer la mise en œuvre des projets, dans le cadre d’un plan réactualisé, pour plus d’efficacité dans la lutte contre la vie chère, à laquelle le monde entier et, en particulier, les pays africains font malheureusement face avec acuité ».

Accès aux logements « pour les moins nantis »

Autre sujet, extrêmement sensible en ce moment à Abidjan : le logement. Depuis quelques mois, les autorités ont entrepris la mise en œuvre d’une politique de lutte « contre le désordre urbain » dans la capitale économique, où les opérations de « déguerpissement » de quartiers très précaires se multiplient.

« J’ai instruit le gouvernement à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour accélérer et finaliser l’indemnisation des familles concernées par les libérations des emprises dans le cadre des travaux des voies d’accès au quatrième pont, conformément à nos pratiques dans le cadre de la mise en œuvre des projets de développement », a annoncé Alassane Ouattara, avant de présenter ses condoléances aux familles des victimes des dernières inondations.

« Cette situation nous interpelle sur l’importance de l’accès au logement et de l’accession à la propriété immobilière pour tous, quel que soit le niveau de revenus. C’est pourquoi, tirant les enseignements des programmes antérieurs, la réforme du programme de logements sociaux a permis d’intégrer des modes plus flexibles d’accession à la propriété, ainsi qu’une implication plus forte de l’État, notamment dans la recherche de financements plus adaptés. De nouveaux mécanismes mis en place permettront d’atteindre prioritairement nos concitoyens les moins nantis, qui ne peuvent accéder à un logement décent, sans l’aide de l’État », a fait savoir le président.

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Dernière annonce, d’ordre judiciaire cette fois, avec « la grâce présidentielle accordée à environ 2 400 détenus de droit commun, condamnés pour des infractions mineures. » Pas un mot en revanche sur le « cas » de Laurent Gbagbo, l’ancien président, radié des listes électorales à la suite d’une condamnation par la justice ivoirienne, qui espère une amnistie pour pouvoir concourir à la prochaine présidentielle.

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