Le Sénégal maintient l’interdiction d’importer de la volaille jusqu’en 2020

Malgré les pressions de l’OMC, le Sénégal a décidé de maintenir l’interdiction d’importer de la volaille jusqu’en 2020.

Au niveau interne, la production avicole au Sénégal est confrontée à des pressions foncières. DR

Au niveau interne, la production avicole au Sénégal est confrontée à des pressions foncières. DR

Publié le 3 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Le Sénégal va maintenir l’interdiction d’importer de la volaille au moins jusqu’en 2020, en dépit des pressions de l’Organisation mondiale du Commerce et de pays exportateurs, a annoncé, le 1er octobre 2013, son ministre de l’Élevage et des Productions animales, Mme Aminata Mbengue Ndiaye. En 2005, le Sénégal a fermé ses portes aux importations de volaille pour se prémunir de l’épidémie de grippe aviaire. Cette mesure temporaire a été maintenue jusqu’à présent et a permis à l’aviculture locale de se développer très rapidement.

La poule aux oeufs d’or

la suite après cette publicité

Lire aussi :

Florizelle Liser : « L’Afrique a tout à gagner à multiplier les partenaires »
Les deux piliers de la sécurité alimentaire
Pascal Lamy : « L’Afrique a besoin d’échanges plus ouverts et moins injustes »

Aussi, selon les chiffres de la Fédération des acteurs de la filière avicole du Sénégal, le secteur a enregistré 20 milliards de F CFA (soit près de 30 millions d’euros) en investissements, la production de poussins est passée de six millions en 2005 à 20 millions en 2012, celle des œufs de consommation a grimpé de 349 millions à 584 millions. L’aviculture sénégalaise a créé plus de 30 000 emplois et enregistre un chiffre d’affaires annuel d’environ 128 milliards de F CFA (soit près de 195 millions d’euros), soit 17 % de la contribution de l’industrie animale au PIB du Sénégal.

L’État sénégalais ne veut pas mettre en danger la poule aux œufs d’or en ouvrant ses frontières. Une décision qui satisfait les acteurs du secteur. Le ministre de l’Élevage, en dehors des raisons sanitaires, argue qu’il faut protéger un sous-secteur encore fragile. « Nous n’avons pas le droit d’exposer des milliers de producteurs, qui ont investi plus de 20 milliards de F CFA dans cette filière, à une concurrence à laquelle ils ne sont pas préparés », dit Mme Ndiaye. Elle annonce d’autres mesures de protection après 2020.

la suite après cette publicité

Préparer l’ouverture

Selon Ibrahima Wade, secrétaire permanent du programme public « Stratégie de croissance accélérée » (SCA), « la seule réponse face aux menaces liées à l’ouverture du marché, c’est la compétitivité » qui passe par une diversification des produits. Pour sa part, Mansour Cama, président de la section « Élevage : productions et industries animales » de la SCA, préconise « d’investir dans les produits halal en vogue ».

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires