Les shebab renverront les soldats des pays voisins « dans un cercueil »

Les islamistes radicaux somaliens ont adressé dimanche une virulente mise en garde aux pays voisins de la Somalie si ceux-ci décidaient d’y envoyer des troupes, comme l’a réclamé samedi le gouvernement somalien aux abois.

Publié le 21 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous adressons une mise en garde claire aux pays voisins; si vous voulez que vos soldats reviennent dans un cercueil, alors envoyez-les sur notre sol", a prévenu dimanche le porte-parole des shebab, Cheikh Ali Mohamoud Rage, lors d’un point de presse dans la capitale somalienne Mogadiscio.

"Nos chiens et nos chats s’amuseront à dépecer les corps de vos soldats si vous tentez de répondre à l’appel de ces marionnettes (ndlr: le gouvernement)", a-t-il renchéri.

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Face à l’offensive de plus en plus intense des insurgés islamistes, le président du Parlement somalien a exhorté samedi les pays voisins à "déployer des troupes en Somalie dans les 24 heures", citant le Kenya, l’Ethiopie, Djibouti et le Yémen.

 Faire tomber le président

Depuis le 7 mai, les shebab et la milice Hezb al-Islamiya ont lancé une offensive sans précédent à Mogadiscio et ont juré de renverser le président Cheikh Charif Ahmed, un islamiste modéré élu il y a cinq mois.

Les forces loyales au président mènent depuis le 22 mai une contre-offensive, mais qui se heurte à des revers.

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Le gouvernement somalien a adopté samedi une déclaration prononçant l’état d’urgence dans le pays. L’entrée en vigueur de cet état d’urgence ne sera cependant effectif que si le président somalien l’approuve, ce qu’il n’avait toujours pas fait dimanche.

Une force de paix de l’Union africaine (Amisom) est déployée depuis mars 2007 essentiellement à Mogadiscio, mais souffre d’un manque criant d’effectifs (4. 300 hommes déployés sur les 8. 000 prévus).

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Les shebab, à la tête de l’insurrection en Somalie, ont promis de se battre jusqu’au départ de M. Ahmed mais aussi des troupes de l’Amisom.

Pas d’intervention prévue

Ces derniers jours, trois hauts responsables ont été tués en Somalie dans une série d’attaques, dont le ministre de la Sécurité intérieure tué jeudi dans un spectaculaire attentat suicide dans la ville de Beledweyne (300 km au nord de Mogadiscio) revendiqué par les shebab.

Selon plusieurs témoins, des troupes éthiopiennes ont été déployées samedi dans la zone de Beledweyne.

Le ministre de la Communication éthiopien, Bereket Simon, a toutefois assuré que l’Ethiopie n’interviendra pas en Somalie sans une "décision de la communauté internationale".

L’Ethiopie était intervenue fin 2006-début 2007 en Somalie pour soutenir le gouvernement et chasser les islamistes du pouvoir à Mogadiscio.

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